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DEMAIN

Que l’homme peut gémir et se frapper le front ;
Et l’heure vient, peut-être, où les maux finiront,
Guéris par les sueurs qui baignent les araires,
Et montrent aux humains les saints itinéraires
Où, s’élevant toujours vers l’immortalité,
Dans un rêve pieux l’âme ait sa liberté.
Le diadème lourd pèse son métal faux,
Et tremble de crouler au tranchant de la faulx.
Les guerres, la tuerie éternellement vaine
N’ont pu le protéger contre sa fin prochaine.
Plus que l’éclair du glaive une grêle de blé
Disperse le cénacle au palais assemblé.
Car c’est du sol que surgira le droit de vivre,
En donnant à chacun sa page du grand-livre,
Et le soc prévaudra contre l’accapareur
En rayant d’un sillon les siècles de terreur.
Le destin va plus loin que les bornes d’empires,
Et la robe de sang des majestés-vampires
Ne saurait arrêter l’épanchement fatal,
Qui doit déraciner dans son remous brutal