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L’architecture et les arts plastiques interprètent quelques-unes des aspirations meilleures, sans doute, mais lorsque les monuments s’écroulent sous l’effort de la flamme ou des siècles, les Lettres demeurent, témoins irréfutables, et leur déposition justifie la sentence que la postérité prononce : « Voici la grandeur d’un peuple ! »

Je voudrais être virtuose de la parole pour définir la beauté de l’apostolat littéraire au Canada. Ce sujet touche profondément votre cœur, puisque vous l’avez étudié dès le commencement de novembre, puisque vous le remettez au programme de notre assemblée.

L’âme d’un peuple trouve son expression fidèle, intime, je dirais presque infaillible, dans la Littérature. Plus l’âme est haute, plus les lettres s’élèvent. D’autre part, plus l’écrivain comprend son devoir, plus il cherche à donner au peuple la direction exaltée qui conduit aux grandes choses.


Le Canada français possède-t-il une âme digne d’expression ?

S’il la possède, la littérature qui la représente devant le monde est-elle à la hauteur de sa tâche honorable ?

L’état présent de nos Lettres permet-il de prévoir l’épanouissement prochain d’œuvres susceptibles de faire honneur non seulement