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Page:Tremblay - Pierre qui roule, 1923.djvu/10

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PIERRE QUI ROULE

une paroisse où le curé était à peu près seul à savoir les noms de famille de ses paroissiens. Il était forcé de découvrir ces noms afin de tenir ses registres. Tous les paroissiens étaient plus ou moins apparentés.

Vous entendiez des enfants de quatre ans parler de leur cousin l’homme lequel était âgé de 70 ans. Or le cousin l’homme était un Éthier, mais ses jeunes cousins l’ignoraient. Il y avait dans la paroisse d’autres Éthier connus sous le nom de Téti.

Lorsqu’on voulait se donner la peine de faire des recherches, on constatait que toute la paroisse se partageait entre les St-Martin, les Péloquin et quelques autres ; mais que de diversité dans les noms des branches de ces familles !

Martel Antoine José Michel était un Péloquin et avait reçu au baptême l’unique nom de Martel ; mais il était fils d’Antoine, qui était le fils de José, lequel était le fils de Michel.

Joseph Manuel était un Récollet, mais tout le monde savait que les Récollet étaient des Lavallée. Les Menon aussi étaient des Lavallée, mais on ne s’en doutait guère. Pierre Pierrotte était un Cournoyer, mais Pierre Pierrot était un Péloquin. Les Crédit aussi, étaient des Péloquin. Le fils de Michel Teigne, qui devait devenir l’un de nos juristes les plus distingués, était le petit fils du major Étienne Sathieu.

Tino à Éno Petoche était Éno, fils d’Éno et petit-fils de Petoche Paulhus. Le bonhomme Castor, vieux trappeur octogénaire, était un St-Martin, tout comme Alexandre à Denis Ignace ; et Pierre Petit était un colosse de six pieds deux pouces. Il y avait les Rochette qui étaient des Larochelle. Il y avait même Michel Rochette d’en haut et Michel Rochette d’en bas.