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PIERRE QUI ROULE

sa première enfance s’est écoulée dans les comtés de Saint-Hyacinthe, Verchères et Richelieu ; sa deuxième enfance — pas celle de la décrépitude physique et mentale — a eu pour théâtre les États de la Nouvelle-Angleterre. Son adolescence s’est exprévaluée dans la Virginie et le Kentucky. Sa jeunesse et son âgemuressence ont été inégalement partagées entre les Cantons de l’Est, Montréal, Ottawa et la partie orientale de la république voisine.

Il a parcouru à peu près toutes les mers du globe et son existence a été passablement mouvementée. Le récit de ses aventures et mésaventures offre au narrateur l’occasion de rappeler au public une foule de choses qui s’oublient facilement dans la période de vie intense que nous traversons. Cela pourrait intéresser les folkloristes et les historiens qui aiment à revivre dans le passé. Pour toutes ces raisons et une foule d’autres, si vous voulez bien le permettre, je vais vous offrir, à petites doses, quelques tranches de son odyssée.

« Suivons-la depuis son berceau
Jusqu’à son sacré tombeau. »

dit le Cantique de Marseille à propos de Geneviève de Brabant.

Avant de suivre notre héros jusqu’à extinction de chaleur vitale, faisons d’abord une disgression. Nous en ferons beaucoup au cours du présent travail, à tel point que lorsqu’on en aura retranché toutes les disgressions il ne restera pas grand chose.

LES SOBRIQUETS

Nous avons dit que Quéquienne Quénoche voulait dire Étienne, fils d’Étienne. Tout cela ne donne pas le nom de famille, mais on s’en passait volontiers dans certaines paroisses au temps jadis. J’ai connu