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Page:Tremblay - Pierre qui roule, 1923.djvu/44

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PIERRE QUI ROULE

emples à leur progéniture. Bercés au chant des cantiques et renseignés de bonne heure sur les vérités religieuses, les enfants avaient eu, plus qu’à l’ordinaire, l’occasion de cultiver leurs bons instincts.

Sa mère lui ayant raconté la passion de Jésus-Christ, Quéquienne, alors âgé de quatre ans, avait tellement pleuré que l’on avait eu beaucoup de difficulté à le consoler. Cette exquise sensibilité ne l’avait cependant pas rendu parfait. Loin de là. C’était un impulsif qui, malheureusement, agissait parfois avant de réfléchir.

Il avait appris son alphabet à la maison, en jouant avec une assiette de métal sur laquelle toutes les lettres majuscules et minuscules figuraient en relief. Au printemps de 1852, il venait d’avoir cinq ans lorsqu’on l’envoya à l’école. Il apprit à lire couramment durant l’été et reçut comme prix, à son premier examen, un livre de prières qu’il lisait et relisait avec beaucoup d’intérêt.

Quéquienne n’était pourtant pas un élève modèle. La preuve en est que l’institutrice ayant voulu l’enfermer dans une chambre noire, il lui avait déchiré ses manches et égratigné les bras, ce qui ne l’avait pas empêché de subir l’incarcération gratuite et obligatoire.

Un jour, pendant la récréation, quelques-uns de ses condisciples avaient pris la liberté de le qualifier de « bonhomme Jacquot ». Quéquienne était monté sur un banc pour atteindre la figure d’un grand qui avait contribué à le faire fâcher ; il avait appliqué sur le nez de ce farceur intempestif un coup de poing qui avait ensanglanté cette protubérance faciale.

Comme les élèves s’en retournaient chez eux après la classe, une fillette assez grande, qui se disposait à rentrer à domicile, ayant voulu lui décerner l’inacceptable sobriquet, reçut une motte de terre en plein… dans une fenêtre de la maison de ses parents. Il y