due d’India Rubber. Et dire qu’en ce temps-là personne, à Sainte-Victoire, ne savait un mot d’anglais ! Où l’anglicisme n’allait-il pas se nicher ? Quéquienne, qui était devenu de bonne heure le grand épistolier des illettrés des deux sexes, écrivait, sous la dictée d’une jouvencelle racontant à son amie absente qu’elle avait rencontré un garçon bien smatte, sans se douter le moins du monde qu’il se servait du mot anglais smart, défiguré et pris dans le sens que lui attribuaient alors les Yankees.
AMÉNAGEMENT
Toutes les maisons se ressemblaient plus ou moins. Les plus anciennes avaient une ou deux grandes cheminées. Elles se composaient d’un rez-de-chaussée et d’un grenier, avec ou sans lucarnes. Le rez-de-chaussée était partagé en quatre pièces ; des chambres à coucher étaient parfois aménagées au grenier. Le carré de la maison était construit en grosses pièces de bois équarries et recouvertes d’un revêtement en planches, le tout blanchi à la chaux. Les murs intérieurs étaient crépis en argile ou en mortier et enduits de lait de chaux. Les pignons étaient parfois lambrissés en déclin et peinturés en vert ou en jaune soufre. Des contre-portes et des contrevents peints en vert tranchaient sur le blanc de la maison.
Un banc des siaux était placé près de la porte avec ses seaux, baquets et autres récipients. Un gros poêle de fonte, généralement à deux ou trois ponts, était encadré dans les murs de séparation de façon à réchauffer toutes les pièces. Le bois de chauffage était empilé sous l’escalier, avec le quart-à-drague où surissait la pâture des cochons à l’engrais. Des tables, des chaises, de hautes couchettes à colonne, des cou-