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Page:Tremblay - Pierre qui roule, 1923.djvu/86

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PIERRE QUI ROULE

commander un bataillon à la manœuvre. Le brevet de seconde classe était accordé à l’élève pouvant commander une compagnie et possédant les connaissances exigées d’un capitaine en service actif.

Vers la fin de l’automne de 1865, Quéquienne se fit admettre à l’école militaire de Montréal. On venait de supprimer l’allocation de $50 accordée avec le certificat de première classe. Quéquienne, n’ayant pas les moyens de rester en pension à Montréal pour attendre ce certificat, se contenta du brevet de seconde classe, qu’il reçut le 6 février 1866, juste un an après sa sortie de Libby Prison.

Les notions d’art militaire qu’il avait acquises devant l’ennemi lui furent d’une grande utilité pendant les trois mois qu’il consacra à l’étude et aux exercices militaires dans la grande salle située au-dessus du Marché Bonsecours. Une centaine de cadets, (notaires, avocats, médecins ou étudiants), se réunissaient deux fois par jour dans la vaste salle. Ils portaient l’habit rouge, le pantalon bleu noirâtre, le bonnet de police et la capote grise.

Lorsqu’il y avait manœuvre de bataillon, des soldats réguliers de l’armée anglaise, habits rouges et carabiniers alors logés aux casernes de la rue Saint-Paul, de la rue Notre-Dame et de l’île Sainte-Hélène, venaient aider à remplir les cadres. Pendant les récréations, quelques cadets faisaient de l’escrime à la contre-pointe, en se servant des vieux coupe-choux en fonte qui, au cours des exercices, étaient portés comme signes distinctifs pour faire reconnaître les cadets qui agissaient comme officiers. Quéquienne était reconnu comme une des meilleures lames de l’école.