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Trouées dans les Novales

à des besognes onéreuses.

La nostalgie du sol se présente et, une seconde au moins, on désire ressusciter l’homme de la deuxième ou troisième génération ascendante, qui peinait sur les novales et cultivait les terroirs, autant pour son propre soutien que pour donner à d’autres une subsistance tranquille et abondante. On se sent improductif. On a l’obsession auditive des appels au travail de la faux, et vaguement, dans sa pensée, on évoque le geste large du moissonneur courbant sur le chaume la jonchée des blés d’or, donnant aux veines un sang nouveau, la gaîté au cœur, et la paix à l’âme.

Partout ce reproche de la Nature nous poursuit mais nous nous ressaisissons obstinément et, par orgueil, nous nous prenons à mépriser ces fatigues, malpropres à nos yeux, par lesquelles notre parasitisme existe en exigeant le labeur sans repos das producteurs tenaces.