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Trouées dans les Novales

« Or, le soir du 31 octobre 1898, trois mois après mon entrée en service, il m’advint, au sujet de cette cave de la Mort, une aventure dont je me souviendrai toujours.

« À minuit, il faisait lin temps épouvantable. Le vent, sifflant dans les fils télégraphiques et dans les arbres dépouillés, sonnait le rappel de tous les éléments déchaînés. Depuis six heures, le ciel, noirci de nuages, avait déversé sur la région son trop plein de grêle et de pluie, d’éclairs et de tonnerre. La montagne, parfois, dans le lointain, s’enflammait comme si la Cave-de-la-Mort eut craché des laves en fusion.

« La tempête me pesait lourdement. Je comptais trouver un dérivatif à la lenteur des heures de service, dans la visite quotidienne de mes deux amis. Je reçus bientôt un message qui, malgré sa banalité, me combla de joie. L’expéditeur des trains à Treslow, ordonnait