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Trouées dans les Novales

— La Rivière aux Carpes, » s’écrie le conducteur. « Elle inonde tout, le printemps. L’automne, on la traverse à pied sec. C’est pas le Saint-François, mais c’est plus beau. C’est chez nous. »

Droit devant, la route se jouque sur un escarpement, mais dans le creux, au ras même de la baissière et comme flottant à l’arrière sur la luzerne, se voit la forge. C’est ici, selon notre guide, l’endroit de prédilection où les désœuvrés viennent remâcher le bagage quotidien des cancans.

La construction est curieuse. Le bâtiment en pierre plâtrée s’allonge, oblique, et pousse deux sortants latéraux, rejoints entre eux par un toit continu, faiblement penché. La rallonge de l’est contient la forge proprement dite ; l’autre abrite le logement du forgeron. Entre ces deux saillies, dans le retrait que ferme partiellement une arche double en boiserie, sont des chevaux à fer-