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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/109

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l’UlJLlCISTES ET PREDICATEURS 101

dirent — le jeune Alcxander Ilamilton, entre autres ; — mais la véhénicnce de son ;ilta(jue contre les meneurs révolutionnaires ne pouvait, aux veux de la populace, être vengée que par la violence physicjue, l’emprisonnement et les menaces de punitions plus sévères — toutes choses qui furent infligées à Seabury, an point de provoquer notre indignation.

^^’illiam Smith (1727-1803), proviseur du collège de Philadelphie, également évêque, prit une voie dllférente, tout en représentant encore, comme Seabury, les tendances conservatrices de son Eglise. Smith, auteur fécond, et orateur éloquent, attira vivement l’attention, en 1775, par de puissants sermons en faveur de la cause populaire, et l’année suivante, alors que l’indépendance semblait devenue inévitable, il retomba dans le silence. En sympathisant avec ses concitoyens enflammés, au point de souhaiter la dissolution des liens de l’union, il ne faisait pas davantage que maints royalistes qui, eux, ne se réfugièrent pas dans le silence. Les Tories, en tant que classe, aimaient l’Amérique et détestaient le cabinet britannique ; cependant leur prédilection dominante allait à l’union de la mère-patrie et de ses colonies. L’association, même inégale, en vue de former un ensemble grandiose, leur semblait préférable à l’indépendance.

Dans sa paroisse de Maryland, le Rév. Jonathan Boucher ne songeait pas à prendre parti pour la population de Boston, lésée par le « Port Bill ». Ne croyait-il pas à l’origine divine du pouvoir, et le « l^ort Bill » n’était-il pas un acte légal ? Du reste, comment s’empêcher de respecter le zèle d’un disciple de Sir Robert Filmer qui montait en chaire, un sermon impopulaire d’une main et un pistolet de l’autre. On aurait peine ii reconnaître en Jonathan Boucher le grand-père de ce délicat