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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/118

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110 LA PÉRIODE RÉVOLUTIONNAIRE (1765-1788)

Il importe peu de comparer ces poèmes avec les ballades écossaises ou autres chants patriotiques. L’essentiel est de dire qu’il y avait autant de sincérité chez les patriotes qui les composèrent autour des feux du bivouac que chez les Tories qui, dans leurs réunions, improvisèrent des chants en harmonie avec leurs sentiments.

Parmi les écrivains dont l’œuvre comporte une valeur artistique, on peut ranger le royaliste Joseph Stansbury (1750-1809), qui ne put oublier son pays natal, l’Angleterre, et qui écrivit et soufirit pour la cause impopulaire. Le nom de Stansbury est généralement associé à celui du Rév. Jonathan Odell (1737-1818), de New Jersey, qui, en dépit de son ode pour l’anniversaire du roi George, fut moins un lyrique qu’un satirique du genre de Churchill. Les poèmes les plus soignés, The Congratulation et Tlie Feu de Joie, supportent la lecture et ne manquent pas de vigueur.

La contre-partie patriotique de ces auteurs royalistes se rencontre en Hopkinson, que nous avons cité, et en Philip Freneau, le seul vrai poète de l’Amérique antérieur au xix" siècle. Francis Hopkinson (1737-91) est généralement placé parmi les meilleurs écrivains de la Révolution ; il le mérite d’ailleurs par sa connaissance des sciences et des arts et par les services qu’il rendit à la cause patriotique. Il signa la Déclaration d’Indépendance et s’efforça d’en répandre les termes et la portée par des essais tels que A Pretty Story et The Political Catechism. Mais, si l’on prend intérêt h sa vie, comme à celle de son père, Thomas, qui aida Franklin dans l’étude de l’électricité, et à celle de son fils, Joseph (1770-1842), auteur du poème populaire Hail Columbia (1798), il est permis de déclarer que le petit juge à la tête « pas plus grosse qu’une pomme » qui composait