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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/121

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POÈTES ET AUTEUIIS DE MÉLANGES 113

d’une presse lui appartenant, il publia une édition complète de ses poèmes (1795). Il fit aussi quelques traductions, imprima un almanach et dirigea pendant un an une petite revue hebdomadaire. Après avoir essayé du journalisme à iS’ew York, il prit encore une lois la mer. Son dernier vovage le mena justju’à Calcutta et il eût certainement fini ses jours comme marin si, en 1809, certaines lois n’avaient été promulguées qui portèrent grandement atteinte au commerce dé l’Amérique. La même année Freueau surveilla une nouvelle édition de ses poèmes, et, quand la guerre de 1812 eut pris fin, il célébra cet événement par deux nouveaux volumes de vers dans lesquels il célébrait les glorieux marins méconnus par leurs concitovens. Ce fut son dernier exploit notable. Sa mort tragique fut en harmonie avec son existence tourmentée. Revenant assez tard d’une réunion d’amis, il refusa l’ollVe, qu’on n’avait pas manqué de faire à un octogénaire, de l’accompagner ; il se perdit dans la neige et, en tombant, se brisa la hanche. Le lendemain matin, on le trouva mort.

Bien que sa réputation d’écrivain soit incontestée, on nous permettra de ne pas nous arrêter aux œuvres en prose de Freneau ; quand ce ne sont pas strictement des articles de journaux, ce sont des imitations et des esquisses qui parurent soit par séries, soit réunies, sous le pseudonyme de Robert Slender. Lorsqu’on examine dans leur ensemble ses nombreuses poésies, et que l’on essaie de porter un jugement sur cet ensemble, — et non, comme on l’a fait souvent, sur les meilleurs passages de ses deux premiers volumes, de 1786 et 1788 — il est impossible de considérer Freneau comme un précurseur de Wordsworth et comme un poète vraiment original. On découvre chez lui sans doute de la diversité,

LITTÉRATURE AMÉRICAINE. O