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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/120

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112 LA PERIODE BEVOLUÏIONNAlRt (1765-1788)

place : il acquit ainsi des connaissances nautiques qui devaient plus tard lui être utiles. Il mena dans les Antilles une vie tout idyllique, visitant diverses îles et écrivant des vers ; cette dernière occupation lui avait souri dès sa plus tendre enfance. La nouvelle de la Déclaration fut lente à lui parvenir et c’est seulement deux ans après qu’il retourna aux Etats-Unis. Ses biographes sont d’une imprécision désespérante sur le détail de ses actes. Il dut aider Brackenridge à fonder The United States Magazine, entreprise qui n’eut pas de suites. Il obtint un commandement à la mer et, en 1780, fit construire un navire qui fut capturé par les Anglais h sa première sortie. Freneau, pris pour un passager, fut rélégué avec les officiers et la troupe sur un fétide ponton-prison, dans le port de New York. Il a laissé deux relations de ses souffrances, dont Tune se classe parmi ses plus beaux poèmes, l’autre n’étant qu’un récit en prose plutôt remarquable par son absence de rancœur. Quand il fut relâché, en juillet 1780, il reprit son rôle de poète patriote qu’il remplit sans répit pendant plusieurs années, et, à la fin des hostilités, sa muse satirique s’attaqua à de notoires loyalistes comme les imprimeurs Rivington et Hugh Gaine. Il donnait aux journaux de nombreux articles, et, en 1786 et 4788, il réunit en volumes ses poèmes et mélanges. Entre temps, il fit des voyages en mer comme commandant à bord d’un brick, et poussa plusieurs fois jusqu’aux îles Madère. En 1789, il se maria, et deux ans après il prit la direction de Tlie National Gazette, à Philadelphie. Il obtint également, par Jefferson, un petit poste au Département d’Etat — « la place de Commis aux langues étrangères », et, après deux années de lutte contre Hamilton et Washington, il se fixa à Mount Pleasant, New Jersey. Là, au moyen