Aller au contenu

Page:Trent - Litterature americaine.djvu/157

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ÉCRIVAINS d’imagination 149

Washington Iuving est né à New York le 3 avril 1783. Son prénom dénonçait les alHliations de sa lamille au parti whig ; cependant son entourage, pendant toute sa jeunesse, lut réellement britannique. Son père était de bonne lignée écossaise, sa mère la fille d’un clergyman anglais, et c’est d’elle sans doute que tenait le jeune garçon, ainsi que ses frères et sœurs. L’élément maternel explique peut-être ses visites clandestines au John Street Théâtre, lorsqu’il était gamin, son goût pour des livres comme la traduction, par Hoole, de VOrlando, et l’impression qu’il ressentait à la vue du fleuve Hudson et des monts CatsklUs. Ce fut peut-être le sang paternel qui le rendit fidèle à sa patrie malgré de longs séjours à l’étranger, et, en définitive, fidèle à son génie, en dépit de sa constante inclination à se contenter d’une vie trop facile. Du jeune homme délicat qu’était Irving, avec ses ascendants et son éducation, on ne pouvait attendre une personnalité violemment démocratique. 11 n’aurait jamais pu devenir un Jackson ou un Walt Whitman. Mais il représente bien les idées de la classe dont il était issu, idées qui, pour être héritées de la tradition anglaise, n’en étaient pas moins sincèrement américaines.

Sa santé précaire fit négliger son instruction, et on ne l’envoya pas au collège. Par contre il voyagea, poussant jus([u’au Canada, et il s’amusa à publier des essais, signés avec à-propos « Jonathan Oldstylc ». Ces essais lui valurent une visite intéressée du clairvoyant Charles Brockden Brown, mais il se trouva trop malade pour continuer à écrire et on l’envoya en Europe en 1804, non pas pour y mourir, comme en était convaincu le capitaine du paquebot, mais pour v reconquérir une bonne dose de santé. Le récit de ses aventures en France et en Italie, dont il donne le détail dans