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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/158

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150 LA PÉRIODE DE FORMATION (1789-1829)

ses lettres, mérite d’être lu. D’autres jeunes Américains, parmi lesquels Washington Allston, qui faillit persuader à Irving de se faire peintre, quittaient aussi la prosaïque Amérique, pour aller chercher en Europe l’inspiration et la lumière ; mais ceux qu’ils laissèrent derrière eux ne manquèrent pas pour cela d’inspiration ni parfois de fraîche et saine indépendance, et c’est un groupe de ces jeunes qui reçut Irving à son retour ; les relations qu’il eut avec eux lui fournirent plus tard une partie des matériaux de son Salmagundi. Avec son frère aîné, William, et le beau-frère de ce dernier, James Kirk Paulding (1779-1860), Irving entreprit, en janvier 1807, la publication de mélanges intitulés Salmagundi qui eurent le don d’amuser à la fois la ville et leurs pétulants auteurs. L’éditeur empocha les profits pécuniaires de l’entreprise, mais Irving et Paulding en eurent sans aucun doute le bénéfice moral au point de vue de leurs carrières littéraires respectives. Le lecteur d’aujourd’hui n’est pas obligé de parcourir les vingt numéros des Salmagundi, qui furent réimprimés par la suite, et où l’on ne trouve que d’heureuses indications d’un humour aimable à une époque de lourde gravité. Douze ans plus tard, Paulding qui avait dans cet intervalle écrit des parodies et satires très réussies, — parmi lesquelles The Diverting History of John Bull and Brother Jonathan, œuvre qui fit plus pour la guerre de 1812 que la Pretii/ Story d’Hopkinson n’avait fait pour la Révolution, — composa ii lui seul une seconde série de Salmagundi. Mais les temps étaient changés, et la tentative fut un échec. Paulding ne réussit jamais complètement à sortir de l’ombre où le réléguait la renommée des deux principaux auteurs de Knickerbocker, Irving et Cooper, tous deux plus jeunes que lui. Il écrivit