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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/174

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166 LA PÉniODE DE FORMATION (1789-1829)

domaine et les journaux outrepassèrent toute décence dans leurs attaques contre lui. II n’était pas homme à se soumettre sans résistance, et il entama des poursuites contre la presse whig ; son principal adversaire fut le fameux politicien Thurlow Weed, qui, par une curieuse ironie, était un grand admirateur des romans de sa victime. Ces poursuites, Cooper les dirigea en personne, et il parvint à obtenir du jury un verdict contre ses détracteurs. Pendant les vinoft dernières années de sa vie, Cooper fut outrageusement maltraité par des critiques et journalistes américains ou britanniques, indignes de dénouer les lacets de ses souliers. Les polémiques qui s’élevèrent à propos de sa minutieuse et intéressante /^/stoi’ij of the United States Navij (1839) furent particulièrement blessantes. Mais si Cooper ne recouvra jamais sa popularité, Tanimosité de ses concitoyens à son égard décrut cependant au point que, peu après sa mort, le 14 septembre 1851, une brillante réunion fut tenue à New York, en son honneur, au cours de laquelle William Cullen Bryant prononça un panégyrique fort juste.

A son retour d’Europe, Cooper compléta les Leather-Slocking Taies par l’addition de The Pathfinder (1840) et The Deerslaye ?- [i’è^i), dont le premier mérite presque le haut éloge qu’en a fait Balzac. Nous avons déjà cité d’autres romans composés après 1833, qui sont loin d’être sans mérite. Mais il reste vrai qu’il écrivit trop de livres, dont quelques-uns furent si mauvais qu’ils ternirent la réputation de ses chefs-d’œuvre et nuisirent même à ses romans de second ordre. Il s’ensuit que r « Œuvre » de Cooper ressemble plus à l’immensité désolée d’un désert quelle ne l’est en réalité. Le plus misérable de ses livres est, sans contredit, Home as Found (1838), suite de Homeward Bound, ouvrage déjà