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178 LA PÉRIODE DE FORMATION (1789-1829)

quelques-uns de ses meilleurs poèmes, par exemple The Forest Hymn et The Lapse ofTime. Cependant, le succès lui-même ne put le rendre prolifique ; le total de ses productions poétiques pendant sa longue existence, bien que moins faible que celui des œuvres de Gray, n’est pas suffisant pour donner h ses admirateurs une conviction absolue de sa grandeur. Il faut en retrancher ses traductions. Celles qu’il fit de l’espagnol ne furent pas sans inlluence sur la poésie contemporaine. Au point de vue pécuniaire, il n’apparaît pas que le jeune poète ait été fort encouragé à se faire imprimer, ni qu’il ait estimé ses œuvres ii un très haut prix. Il consentait à écrire pour The United Slates Lilerary (iazette de Boston, au taux de deux dollars par poème ; mais le généreux directeur d’alors le paya un peu plus. Bryant s’était fait de dévoués admirateurs à New York ; ce sont eux qui le persuadèrent, en 1825, de venir dans cette ville pour collaborer à la création d’un nouveau magazine, entreprise qui ne réussit pas. Les amis lui restèrent cependant ; parmi eux se trouvaient Gulian C. Yerplanck (1786-1870), justement apprécié de son temps comme critique et commentateur de Shakespeare ; le brillant Robert C Sands, et le poète, encore connu h l’heure actuelle, Fitz-Greene Halleck. Il passa ainsi deux pénibles années, mais en 1827 il trouva une position temporaire h V Evening PosL. Ce journal, né avec le siècle et déjà influent, devait bientôt passer sous la direction de Bryant, qui lui imprima la marque de sa personnalité et le fit servir au bien de la littérature et de la vie publique.

Les vingt années qui suivirent l’arrivée du poète à New York ne furent pas propices à son art. Elles forment dans son œuvre comme une période de transition, où il écrivit peu de poèmes marquants et où l’on constate des