Aller au contenu

Page:Trent - Litterature americaine.djvu/191

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ÉCRIVAINS EN VERS 188

eux. Ses essais critiques, afTranchis de l’esprit de servilité coloniale, ont beaucoup d’importance pour la littérature américaine dans ses étapes de formation. Sa meilleure œuvre originale, The Buccaneer, encensée par Wilson dans le Blackivood’s et plus ou moins réputée en Amérique, ne mérite pas autant d’éloges.

Au nom de Dana s’associe naturellement celui de son beau-tVcre, le peintre Washington Allston (1779-1843) ; ce dernier, quoique né dans la Caroline du Sud, passa la plus grande partie de sa vie à l’étranger ou en Nouvelle-Angleterre. Allston goûta l’amitié de Coleridge, qui professa une haute opinion du caractère et des facultés générales de l’Américain. Les vers du peintre-poète, cependant, ne justifient pas entièrement la faveur qui les accueillit. Les Sylphs of the Seasons, qui parurent, à Londres et à Boston, en 1813, sont un ingénieux développement d’un thème fort ancien — la dispute des saisons — et, pour le style, se rattachent plus au xviu* siècle écoulé qu’au xix* naissant. La même remarque s’applique à presque tous les autres poèmes de ce mince volume, où, comme dans les vers posthumes publiés en même temps que quelques conférences sur l’art, on reconnaît l’influence des poètes romantiques anglais. Quelques-uns de ces poèmes lyriques sont jolis, mais les sonnets sont d’une construction défectueuse, et le séjour d’Allston en Italie ne le servit pas mieux à cet égard que pour son piètre roman, Mo na Idi (iS^i).

Ln dépit de leur foule innombrable, on peut sans dilliculté négliger les autres versificateurs du Massachusetts. La plupart de ceux qui ambitionnaient la renommée de Kettell sont morts sans espoir de retour. D’autres, comme Charles Spraguc (1791-1875) et Maria Gowen Brooks (1795-184.5) sont tout juste h citer. Sprague a