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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/192

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184 LA PÉRIODE DE FORMATION (1789-1829)

attiré l’attention par des ouvrages primés dans des concours, des prologues, une ode sur Shakespeare et un poème sur la Curiosité. Il sut aussi toucher ses lecteurs par des appels au sentiment de la famille, comme The Famihj Meeting et / see thee still, élégie consacrée à sa sœur. Mrs. Brooks reçut une bonne instruction et vécut d’abord dans l’opulence ; mais, s’étant mariée de bonne heure, elle lut réduite à une pauvreté relative et se consola dans la poésie. Son œuvre la plus importante, Zophiël, or The Bride of Seven (1833), fut commencée, pendant son veuvage, à Cuba, et le premier chant en fut publié à Boston en 1825. Elle se mit ensuite h voyager et termina son poème h Keswick, cédant aux instances bienveillantes de Southey, qui la baptisa du surnom de « Maria del Occidente » et lui déclara qu’elle était « la plus passionnée et la plus imaginative de toutes les poétesses ». La postérité ne s’est pas rangée h cet avis.

Le public d’alors apprécia mieux, certes, les accents familiers de Mrs. Sigourney (1791-1865). Cette femme exemplaire, le plus populaire des écrivains américains de son temps, était née Lydia Huntley. En 1815, elle publia, sous le patronage d’un ami bien intentionné, un livre intitulé Moral Pièces in Prose and Verse, qui certainement justifie son qualificatif. Jamais livre plus innofcnsif ne fut imprimé. Quatre ans après elle se maria, mais les soucis domestiques ne l’empêchèrent pas de poursuivre sa carrière littéraire et de nous laisser une instructive relation de sa vie dans ses naïves Letters of Life, publiées après sa mort, en 1866. Elle put composer tout en tricotant des chaussettes pour sa famille, et il est h espérer que son tricotage fut aussi abondant que ses vers. A cette époque, les publications annuelles, les