Aller au contenu

Page:Trent - Litterature americaine.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ECRIVAINS EN VERS 185

maefazines et les journaux plus ou moins éphémères toisonnaient, les directeurs ne cessaient de solliciter des articles, et Mrs. Sigourney était trop généreuse pour refuser. A cette époque, foisonnaient aussi les lecteurs sentimentaux qui imploraient de leur poétesse favorite des chants nuptiaux ou des élégies. En réponse, elle écrivit plus de deux mille poèmes et articles, dont le recueil ferait frémir un lecteur de nos jours. Pour nous, Mrs. Sigourney sera toujours un phénomène plutôt qu’un auteur. Ballades, élégies, poèmes descriptifs coulaient d’elle avec une sereine abondance qui fut rarement égalée. Elle composa même un poème en cinq chants sur les Traits ofthe Aborigines of America ; mais, à tout prendre, elle était mieux dans son élément quand elle s’adressait aux enfants malades et aux pasteurs. Il n’y a pas lieu de critiquer cette femme douce et pure, tant fut répandue son excellente influence. Dans les poèmes de sa meilleure manière, comme Indian Nanies, elle réussit mieux que certains de ses collègues masculins.

Le plus important d’entre ces derniers fut James Gates Percival (1795-1856), également du Connecticut, qui fut instituteur et enseigna la médecine. Morbide bien plus que sentimental, il s’essava de bonne heure à la poésie héroïque et à la tragédie, et il est maintenant presque oublié. Il se dépensa en études de toutes sortes, se spécialisant dans les travaux scientifiques et plus particulièrement la géologie. ^lais si l’omniscience fut son faible, la poésie fut son fort et il n’aimait pas se voir préférer d’autres poètes. Il sut acquérir une jolie réputation, qu’un article de Lowell finit cruellement par démolir. Il n’y a pas lieu d’examiner ni d’énumérer ses publications, qui, commençant en 1820, comprennent un long poème intitulé Prometheus et des compositions