Aller au contenu

Page:Trent - Litterature americaine.djvu/203

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

UNITARISME ET TRANSCENDANTALISME 195

phlets. Toucht’S par les arguments des déistes britanniques, les théologiens hétérodoxes se firent les interprètes des doctrines d’Arminins et d’Arius, fort en vogue parmi les dissidents et que n’ignoraient pas les adeptes de r « Église établie ». Whiston, Samuel Glarke et John Taylor sont les autorités dont se réclamaient les hétérodoxes américains, et les doctrines de ces Ano-lais obscurs étaient familières aux prêtres et aux laïques du Massachusetts vingt années encore après la fin du Grand Réveil. Ces Américains libéraux que la politique radicale de leur temps dut encourager dans leur indépendance théologique, furent les pères de l’Unitarisme qui durant la première moitié du xix*" siècle régna sur Boston et sur toute la contrée ; mais ils n’ont somme toute que peu de rapports avec l’Unitarisme, plus rude, mieux défini, représenté par Priestley et sa suite.

Le Calvinisme, qu’Edwards avait développé et défendu, n’était pas hors de combat. Il fut soutenu avec beaucoup d’autorité par le propre fils d’Edwards, par Joseph Bellamy, prédicateur émérite, par Samuel Hopkins (1721- 1803), qui dégagea des écrits de son maître une « Théologie Hopkinsienne », et plus tard par Nathanael Emmons et le fameux Timothy Dwight. Ces hommes et leurs coadjuteurs ont véritablement rallié à l’orthodoxie toute la Nouvelle-Angleterre en dehors de la région de Boston, bien que, dans le Connecticut, quelques Arminiens aient trouvé un refuge au sein de l’Eglise épiscopale. Ils n’eurent pas à tenir tête uniquement aux Hauts Ariens ou aux Libéraux ; une nouvelle secte était née, celle des Universalistes ; il leur fallut alors discuter sur les « moyens de la grâce », avec une constance et une subtilité qui, pour le lecteur moderne, sont aussi étonnantes que fastidieuses. Tandis qu’ils discutaient sur les