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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/220

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212 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

république natale de Margaret. Ils s’embarquèrent à Livourne en mai 1850. Après une pénible traversée, le port de New York était presque en vue, quand une violente tempête s’éleva et le navire alla s’échouer à l’île de Feu. Les détails du naufrage sont un peu confus, mais nous savons que les Ossoli y trouvèrent la mort et que seul le corps de l’enfant fut retrouvé.

Il n’est pas étonnant que le renom littéraire de Margaret Fuller n’ait pas donné toute satisfaction à ses amis. Ses lettres et souvenirs ne sont pas parmi les meilleurs du genre, et le meilleur de son œuvre est représenté par des articles de critique, forme de littérature qui ne saurait aisément prétendre à l’immortalité. Toutefois l’Amérique n’a pas produit de meilleur critique avant 1850 ; mais il lui manqua le don du style, la méthode et la profondeur.

De ses œuvres, qui forment quatre volumes dans l’édition de 1855, les plus importantes sont probablement Woman in the Nineteenth Century (1844) et Papers on Lilerature and Art (1840). Le premier de ces ouvrages est trop décousu et manque de méthode, la prose en est souvent trop poétique ; mais l’œuvre est pleine de saines pensées, convenablement exprimées. Le recueil d’articles révèle les qualités et les défauts de la critique au jour le jour, et les jugements et appréciations émis par miss Fuller ont rarement été confirmés par le temps.

Le premier et le plus complet essai de biographie consacré à Margaret Fuller est dû à trois de ses amis du groupe transcendantaliste : James Freeman Clarke, l’auteur des Ten Great Religions et des Antislavei-y Days William Henry Channing, biographe de son oncle le fameux Dr. Channing et orateur éloquent, et enfin Ralph Waldo Emerson, l’un des plus célèbres repré-