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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/232

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224 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

épars, conférenciant dans des salons ou du haut d’une estrade, construisant sa cabane et l’habitant, grimpant par des raccourcis jusqu’au sommet des collines avec son inséparable parapluie dépassant derrière son dos, cheminant le long des sentiers de Cape Cod, ou bien parcourant les forêts du Maine en compagnie de son ami l’Indien dont il parle avec tant d’enthousiasme, — partout, quoi qu’il fasse, et dans toutes les circonstances de sa vie, jusque dans la maladie qu’il supporta vaillamment et qui entraîna sa mort, il se montre toujours pareil à lui-même, avec le même caractère sincère, n’ayant rien à cacher de sa vie, n’ayant à s’excuser de rien de ce qu’il a exprimé dans ses écrits.

Les œuvres de Thoreau sont maintenant rassemblées dans une édition en onze volumes et il reste encore la matière d’autres volumes. Walden est sans doute le seul ouvrage de la collection qui puisse être strictement considéré comme classique, ou au moins comme un classique probable. Cela tient en partie h l’intérêt qui découle de l’expérience très particulière qu’il décrit, et aussi à ce que, mieux que partout ailleurs, la tendance moralisante de l’auteur est contrebalancée par le souci de rapporter ce qu’il a vu. Week on the Concord contient nombre de pages aussi charmantes que tout ce que l’on peut trouver dans Walden ; il y a, en outre, plus de mouvement, et l’ouvrage y gagne en séduction.

Cape Cod est plein de bonnes choses — par exemple le récit du naufrage sur la côte — mais le développement est alourdi par des citations trop fréquentes empruntées à l’érudition locale . On reconnaît que Thoreau a beaucoup lu ; on s’intéresse à l’exposé de ses préjugés sur l’Eglise et les autres institutions ; on avoue que peu d’hommes ont fait preuve d’une observation