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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/265

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Li :s noMANCiEns 257

l ;ifan. La somme de ses connaissances était pins vaste quiMi ne le snppose parfois ; et sa vigueur cérébrale permettrait d’excuser plus d’erreurs de stvle qu’on ne peut lui en trouver.

Mais maintenant que nous avons examiné tous les aspects de son œuvre, ([uel jugement porterons-nous sur l’écrivain ? C’est un poète important, très classique et très original ; pourtant il est dilHcile de dire qu’il l’ut un grand poète. C’est un puissant romancier, mais il n’a h son actif aucun chef-d’œuvre soutenu. C’est un critique avisé mais inégal, une grande intelligence mais non pas une puissance dans le monde de la pensée. Si ces déclarations contiennent toute la vérité, un ne saurait évidemment lui attribuer un rang suprême ou même élevé. Mais il en ressort avec tout autant d’évidence qu’aucun auteur américain n’occupe, aux yeux de la critique étrangère, et souvent même de celle de son pays, une position aussi éminente, et que Poe est le seul Américain dont l’influence sur la littérature mondiale ait été aussi considérable. En raison de son influence, de son originalité, de son autorité, de sa possession parfaite des formes d’art où il s’exerça, et de sa double personnalité de poète et de romancier, il doit occuper un rang sinon suprême, du moins et certainement élevé, et ses admirateurs n’ont pas tort d’affirmer sa primauté parmi les écrivains américains. Cependant, n’oublions pas que le génie de Cooper est plus vigoureux que celui de Poe, celui de Wbitman plus autochtone, celui d’Emerson plus fécond en idées et celui d’Ilawtliorne plus humain et plus svmpathique. L’Américain (jui préférerait l’un de ces écrivains, ou tous les quatre, ii Poe ne serait pas si dénué d’esprit critique que certains étrangers le supposent ; tandis que les étrangers qui proclament la supériorité

LITTÉRATURE AMÉRICAINE. 17