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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/282

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274 LA PERIODE LOCALE (1830-1865)

qui a présidé a l’élaboration de Hiawatha, Longfellow n’échappa pas entièrement aux faiblesses d’une facilité artificielle. Une telle accusation ne peut être portée sur le poème qu’il offrit ensuite au public, l’admirable Courtship of Miles Standish (1858), œuvre plus vraiment américaine que les autres pièces en hexamètres, Evangeline ou Iliawatlia, mieux conçue aussi, plus humoristique et plus dramatique. Le fougueux capitaine puritain, le personnage de Priscilla, le modeste John Alden, se rangent parmi les types favoris de la littérature américaine et Longfellow n’a jamais rien écrit de mieux que ce poème.

Cinq années se passèrent avant la publication de la première série des Taies of a Wayside Inn (1863). De tels contes en vers sont toujours en mauvaise posture, parce qu’on est tenté de les comparer à ceux de Chaucer. La seconde et la troisième séries vinrent près de dix ans plus tard, et la plupart des lecteurs se contentent probablement d’en extraire « Paul Révère » et « King Olaf », laissant à leur sort les autres contes — ce qui est à la

fois bienveillant et saire.

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Il reste peu à dire des autres ouvrages de Longfellow. Ses recueils de poèmes variés, tout en contenant d’excellentes pièces, ne rehaussent ni ne rabaissent sa réputation ; toutefois ils donnent la certitude qu’il excella dans le sonnet. Ses drames religieux, nous l’avons vu, furent loin d’être des succès ; ce fut aussi le cas du drame inachevé Michael Angelo, lequel néanmoins, au point de vue purement poétique, renferme maints passages égaux, sinon supérieurs en dignité de pensée et d’expression, à ce qu’il a pu faire de mieux. A vrai dire, le plus important travail de Longfellow, après la mort de sa seconde lémmc, fui sa traduction de la Divine Comédie (1867-70),