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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/283

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LES POETES 275

entreprise, de même que la IraJuclion d’Homère de Bryant, comme source de consolation.

Que dire h présent du poète chez Longfellow ? — Car, de l’homme aimable, on n’a pu faire que des éloges, et du prosateur, nous avons probablement assez parlé. Est-il le facile et banal poète que prétendent certains critiques sévères, l’organe trop vanté d’un peuple et d’une génération naïfs et arriérés ? Un tel jugement, malgré les apparences, est peut-être un peu sommaire. Ni dans ses détails ni dans son ensemble l’œuvre poétique de Longfellow ne procure des impressions assez fortes pour qu’on puisse la qualifier de grande. Son imagination n’était pas puissante, ni son goût exquis, ni son intelligence remarquablement élevée. Peut-être ncst-ce que par sa maîtrise du rythme qu’il approcha non pas des grands maîtres du lyrisme, mais des poètes du rang second. Des faiblesses se remarquent chez lui et dans le vers blanc narratif et dans la Ibrme lyrique plus chantante. Son inspiration se ressent aussi de la culture européenne ; il doit beaucoup aux poètes anglais. Et même dans ses poèmes narratifs plus particulièrement américains malgré la nouveauté des sujets et de la forme métrique, il ne semble pas aujourd’hui qu’il ait été une personnalité littéraire d’une originalité puissante. Ceci n’est pas pour le discréditer mais pour expliquer la dépréciation qu’il n’est pas rare depuis quelque temps de voir s’attacher à son œuvre. Néanmoins, tout compte fait, n’oublions pas que, par son éducation première, par sa vaste culture, par ses voyages en Europe et sa nature impressionnal)le, il devait lui paraître tout aussi naturel d’appliquer à ses sujets les méthodes poétiques anglaises et européennes, que pour Irving les méthodes des essayistes et historiens anglais. Si le résultat littéraire