Aller au contenu

Page:Trent - Litterature americaine.djvu/294

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

286 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

Holmes ; celui-ci déterra Va Autocrat », un essai de jadis, vieux déjà de vingt-cinq ans, lui donna du corps en y introduisant des personnages, le compléta de tout ce qu’il avait acquis de sagesse, d’humour et de maturité d’esprit, et il devint dès ce jour l’ami d’élection et le conseiller de milliers de lecteurs en Amérique et en Grande-Bretagne.

Par sa publication de The Autocrat (1858) et de The Professor at tJie Break fast-Table (1860), Holmes prit place d’une façon décisive parmi les grands écrivains de la Nouvelle-Anorleterre et il continua de s’attirer une croissante afl’ection de la part de ses concitoyens, h mesure que disparaissaient, l’un après l’autre, tous ses égaux. Ce renouveau de célébrité lui donna une énergie littéraire que l’on rencontre rarement chez les hommes qui ont dépassé la cinquantaine. Le Professor, moins brillant peut-être que l’^-lM^ocra^, s’agrémente de l’intérêt d’une sorte d’intrigue. Il est dès lors assez naturel que Holmes se soit essayé à un roman. Elsie Venner parut en volume en 1861. La même année, un nouveau recueil de poèmes, Sangs in Manij Keijs^ consolida sa réputation de poète qui s’affirmait déjà par les poèmes contenus dans y Autocrat et le Professor. « The Chambered Nautilus » et « The Deacon’s Masterpiece », inclus dans ce recueil, comptent vraiment parmi les meilleurs poèmes d’Holmes ; le premier se distingue par le charme du sentiment, le second par un mélange rare de pure moquerie cachant un sens profond. Et c’est certainement tout l’art du poète satirique que fut Holmes, que tant de lecteurs puissent se délecter à la lecture de « One-Hoss Shay » sans se douter que l’ouvrage est une satire des idées théologiques au milieu desquelles vivait le vieux professeui’.