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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/298

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290 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

que ses amis un produit poétique du xix^ siècle, car s’il existe dans la poésie anglaise de ce siècle une influence prédominante, c’est certainement celle de Keats. En outre, Lowell s’affranchit de cet esprit de parti politique que la guerre civile avait inévitablement et universellement développé. Il devint un instigateur actif et influent du mouvement tendant à cette politique plus saine et indépendante qui marque la période comprise entre 1880 et 1890. C’est pour quelques-uns l’œuvre importante de sa vie, mais il lui eût été difficile de l’accomplir s’il avait eu dix ans de plus.

L’esquisse qu’on peut tracer de cette existence si intéressante et si exceptionnellement remplie paraît particulièrement maigre et peu satisfaisante. Comme Holmes, il était issu d’une famille « brahmanique » par toutes ses attaches, famille littéraire aussi, car son père, le Rév, Charles Lowell, fut quelque peu auteur et transmit son talent non seulement à James Russell mais à ses deux aînés, Mary et Robert Traill Spence Lowell (1816-91). A ce dernier il est indispensable de consacrer quelques mots. Il entra dans le clergé de l’église épiscopalc, et exerça son ministère aux Bermudes, à Terre-Neuve et dans divers Etats ; puis il se tourna vers l’enseignement primaire et secondaire. En 1858, il publia un roman de quelque valeur sur son séjour à Terre-Neuve, The New Priest in Conception Bay. Ses autres œuvres d’imagination sont négligeables ; sa poésie, de valeur médiocre, mérite au moins quelque éloge pour sa haute spiritualité et ses courageuses vitupérations contre l’esprit de lucre et d’orgueil.

James Russel Lowell vit le jour dans la demeure coloniale, Elmwood, qu’il rendit familière et chère à ses lecteurs, et passa une enfance idéale au village qu’il