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LES POETES 291

décrivit si heureusement clans son essai « Cambridge Thirtv Ycars Ago ». A Harvard, où il prit son diplôme en 1838, il publia dans le magazine du collège des vers et de la prose fort remarquables. A la suite de négligences dans ses études et de quelques fredaines il dut, la dernière année, quitter temporairement rUniversitc. Envové à Conconi, il v connut Emerson — circonstance qui, sans faire de lui un transcendantaliste, doit avoir eu sur sou avenir une grande influence. A Concord, il écrivit son poème de concours qui fut imprimé, mais non prononcé par lui ; il s’amusait h y faire irrévérencieusement la satire d’Emerson, de Carlyle et autres réformateurs qui offraient des cibles faciles à son esprit railleur. Il écrivit aussi des lettres pleines de vie, avant-garde des nombreux volumes de sa correspondance, qui, dès leur apparition, prirent place au premier rang des contributions de l’Amérique h la littérature épistolaire.

Le droit, la littérature, le lyrisme et l’amour emplirent son existence pendant les quelques années qui suivirent. Il lut reçu au barreau mais ne pratiqua pas. Epris d’une jeune femme ravissante autant que spirituelle, il écrivit en son honneur des poèmes un peu jeunes mais sincères, dont on peut trouver quelques-uns dans son premier volume, A Ycat’s Life (1841). Maria White, que Lowell épousa à la fin de 1844, après cinq années de fiançailles, fut elle-même une poétesse qu’inspiraient les enthousiasmes de l’époque. Elle enflamma la délicate et impressionnable nature de Lowell, lui donna plus de prf)fondeur et de maturité et elle le poussa h mettre ses talents aux services delà cause anti-esclavagiste.

I.owell écrivit beaucoup de poèmes qu’il fit paraître dans des magazines pour le grand plaisir de ses amis, mais il n’en retint que très peu dans l’édition complète