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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/304

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296 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

les facultés poétiques qu’il avait révélées clans la partie des « Pictures from Appledore » écrite avant son départ. A son retour, il reprit ses travaux avec une nouvelle énergie, bien qu’il n’ait achevé que trois ans plus tard l’admirable poème, un peu trop dilué toutefois, que nous venons de mentionner. Sa femme était morte un an après leur retour, et, par suite de ce deuil, ses dispositions d’esprit ne l’incitaient qu’aux vers élégiaques. Il restait seul dans la vieille maison avec une toute jeune fille, et son vieux père ni sa sœur ne pouvaient guère lui dispenser les consolations dont il avait besoin. Il surmonta pourtant peu à peu sa tristesse, et il reprit sa collaboration au Painarns Magazine, commencée en 1853 avec son agréable a Mossehead Journal ». Au début de 1855, il fit sur la poésie, devant le Lowell Institute de Boston, douze conférences qui eurent tant de succès qu’on lui offrit peu après la chaire de Longfellow h Harvard. Les travaux pédagogiques qui avaient rebuté le vieux poète furent un fardeau léger pour son successseur. Lowell trouva plus de plaisir h faire ces cours académiques qu’il n’en avait éprouvé dans ses tournées de conférencier dans l’Ouest, où les salles trop chauffées et les auditoires trop froids avaient mis sa belle humeur à une rude épreuve. Comme professeur, il ne semble pas qu’il ait, au début, provoqué grande émotion dans sa classe, ou fait preuve d’une érudition spéciale ; mais ses élèves se sont plu à reconnaître sa bonté, son talent d’intéresser sur n’importe quel sujet, le mérite et l’attrait de son enseignement discursif, et, par-dessus tout, sa parfaite connaissance de Dante.

Avant de prendre possession de son nouveau poste, Lowell repartit pour l’Europe et resta absent un an ; le fait le plus considérable de son nouveau voyage