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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/324

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31R LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

lui permettait de combler les lacunes de son éducation, il ne renonça pas a ses ambitions poétiques. En composant ses Ballades Californiennes, Taylor créa un prétexte pour se faire envoyer sur les champs d’or. Les lettres qu’il écrivit à cette occasion obtinrent un nouveau succès, et en 1850 elles parurent en un livre intitulé El Dorado. Avant et après celui-ci, deux autres recueils de poésie lui procurèrent quelques amitiés ; un poème récité à Harvard lui valut les compliments d’Emerson ; un prix de poésie qu’il obtint dans un concours institué par Barnum et.fennyLind attira sur lui la colère envieuse des 752 concurrents évincés ; mais il n’en demeura pas moins, aux yeux du public, son reporter et son voyageur favoris. Pendant ce temps, sa vie privée prenait une tournure tragique, 11 avait longtemps caressé le projet d’épouser une camarade de classe, Mary Agnew ; au moment où il paraissait sur le point de réaliser son rêve, une maladie de poitrine s’empara de sa fiancée. Ils se marièrent en 1850, simplement pour qu’elle pût porter son nom, et deux mois après elle mourut.

Cherchant l’oubli dans les voyages, Taylor quitta l’Amérique en août 1851 et resta absent deux ans et demi : cette période fut marquée principalement par ses aventures en Orient et par les poèmes qui expriment son admiration pour ce pays enchanteur. Ses lettres et ses , relations obtinrent de nouveau les suffrages du public, et h juste titre, car bien que Taylor ne soit ni un profond penseur ni un observateur bien pénétrant, et bien que son enthousiasme ne soit pas sans présenter quelque naïveté, parfois un peu conventionnelle, c’était un cerveau très éveillé, une nature saine et sincère, avec la sensibilité d’un poète. Ses Poems of ihe Orient (1854) sont ses meilleures productions et si, comme les com-