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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/333

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PORTES ET ROMANCIERS 325

Il n’attclonit jamais à une vraie popularité, mais il eut du uiolus la satisfaction devoir ses tlons reconnus par ses confrères et par certains lecteurs du Nord. Le sort de Timrod fut plus cruel. Ses forces ne lui permirent pas de prendre du service ; il fut d’abord correspondant et directeur de journaux, puis attaché au secrétariat d’État, jusqu’à ce que la destruction de Columbia, capitale de l’Etat, le réduisit à une condition voisine de la misère. Sa santé était ruinée, et il mourut dans les tortures de l’esprit et du corps. Les lettres où il fait part à ses amis de sa situation pendant ses dernières années sont parmi les plus pathétiques qui aient jamais été écrites. Ces amis ne purent faire grand’chose pour sa mémoire au milieu de la confusion de la période de reconstruction, mais, en 1873, Hayne édita ses poèmes. Quelques années plus tard, on devait en publier une édition commémorative. Son talent est maintenant reconnu, sinon apprécié h sa juste valeur, par toute l’Amérique.

Des deux poètes, Timrod est le plus remarquable, et bien qu’il lui ait manqué l’occasion de développer son talent et de s’attaquer h des genres très variés, il est probable qu’avec le temps il sera mieux apprécié. Son œuvre manque souvent de maturité, et sans être totalement imitée, on y remarque cependant l’influence deTennyson ; un certain souffle l’anime et elle s’élève dans quelques cas jusqu’au ton noble et soutenu. Les jolies strophes descriptives intitulées « Charleston », et celles intitulées « At Magnolia Cemetery », sont destinées à durer aussi longtemps qu’on lira de la poésie américaine. « Cotton Boll », poème de description et d’observation, et tout l’ensemble de son œuvre montrent qu’il fut beaucoup plus qu’un poète d’occasion. Si Hayne, pourtant, nous a légué un ensemble meilleur, et si nombre