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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/341

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POETES ET nOMANCIERS 383

jnouveiit maintes pages des Spécimen Days, remplies d’iudulneiice, de douceur, de l’amour et de la counaissaiice intime de la nature. Celui qui pourrait lire les passages où Whitinan décrit les journées estivales et les nuits étoilées qu’il aimait tant, ou celles qu’il consacre à ses amis en particulier et à l’humanité en général, ou bien ses réflexions sur la mort des grands hommes de son temps, comme Carlyle oL Emerson, sans se sentir pour le moins en présence d’une admirable personnalité, serait certainement dépourvu des qualités que Whitman résume en ce terme favori, « adhesiveness ». Malheureusctnent la majorité des lecteurs effleurent à peine précisément les passages des Leaves of Grass où cette inspiration est le plus abondamment répandue, oubliant ou ignorant que la prose de Whitman contient, parmi tant de naïvetés et de crudités, d’incomparables descriptions de la nature, des élans lyriques d’une émotion superbe, des prophéties et des avertissements adressés il la démocratie, qui méritent d’être placés au rang des meilleures compositions apocalyptiques des temps modernes. Spécimen Days et Démocratie Vistas, comme les poèmes des vingt dernières années de Whitman, dont beaucoup ne sont que de simples Iragments de chanl, ne comptent pas autant, aux yeux de la plupart de ses admirateurs, que l’émotion tumultueuse et le jargon débordant qui caractérisent les Leai>es originales ; mais des lecteurs et des critiques, non moins désireux que ces enthousiastes admirateurs de défendre la cause de Whitman contre les railleries irrespectueuses de ses détracteurs, pourront contester ces préférences.

Le nombre de ses disciples et de ses amis ne faisait ^lu’augmentcr et ses œuvres recevaient un accueil plus bienveillant, surtout en (Îrandc-Bretagne et sur le conli-