Aller au contenu

Page:Trent - Litterature americaine.djvu/360

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

352 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

premier rang avec le même zèle que Winthrop, et le même sort. Sa grande bravoure lui avait mérité les éloges du général Mcllellan, mais il fut blessé dans une charge de cavalerie et mourut après de longues souffrances, le 6 avril 1862. Dix-neuf ans plus tard, William Winter rassembla ses meilleurs romans et poèmes en un volume qui ne reçut pas l’accueil qu’il méritait.

Si même O’Brien n’avait écrit que les quarante et quelques poèmes choisis parAVinter, le talent qu’ils révélaient lui eût mérité de durables éloges. O’Brien, fut un poète secondaire tout aussi doué qu’aucun de ceux que nous avons eu l’occasion de citer jusqu’ici, et il fut encore * l’auteur de contes remarquablement ingénieux. Des treize histoires choisies par un éditeur plutôt scrupuleux, il n’en est guère que deux ou trois qui rentrent dans le commun. Beaucoup se ressentent de l’influence de Poe, et l’une au moins, « The Wondersmith », rappelle fortement Ilawthorne — mais l’originalité d’O'Brien s’y manifeste assez pour permettre de conclure qu’il fut de ceux à qui il ne manque, pour ainsi dire, qu’un peu plus de puissance pour en avoir beaucoup. L’histoire du « Diamond Lens », dans laquelle le lou découvre au microscope une sylphide dans une goutte d’eau et s’en éprend, est souvent louée pour sa conception originale et pour son efî’et intense, mais elle n’est certainement pas plus originale ni plus impressionnante que le fantastique « What ^vas it ?» — qui nous fait assister, sans la voir, à une lutte effrayante. O’Brien ne saurait être plus connu qu’il ne l’est h présent, mais son nom échappera à l’oubli dans un pays qui de jour en jour honore davantage Poe et Hawthorne.