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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/363

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HUMORISTES 355

son tour, dut ôtre plus ou moins luimoristi([ue en considéralioii de la disposition bienveillante naturelle à tout peuple neut habitant une contrée spacieuse et relativement exempt de distinctions de classes. L’liunu)ur de la politique et riiumour des bizarreries provinciales furent en somme des productions naturelles de l’ère jacksonienne, et si les lettres du « Major Jack Downing » et les Ceofgia Scènes sont maintenant h peu près oubliées, nous devons nous rappeler qu’il n’en est pas de même des Bigloiv Pape/s.

Ces créations humoristiques nous suggèrent cependant une autre raison pour laquelle, après 1830, l’humour américain inaugura une rapide évolution. Ces satires parurent tout d’abord dans les journaux ; or la presse quotidienne prenait une importance sans cesse croissante, avec les premières voies ferrées et les premières lignes télégraphiques, et avec la grande répression de Tesclavage. Depuis la guerre civile, les journaux ont continué à grandir en format et en iniluence, et il n’est pas besoin de dire (jue leurs colonnes se sont montrées accueillantes h toutes les formes de l’humonr, du simple bon mot à la rubrique de tel ou tel pourvoyeur fameux de facéties. Il n’est pas surprenant que, avec l’extension du pays, le vieil humour un peu « forcé » qui dépeignait les excentricités du « pauvre blanc » de Géorgie, et de r « homme » de Pike-County, se soit attaque également au millionnaire vulgaire, au nègre affranchi, au voyageur de fomnierce, au vagabond, au faubourien et autres types. Cet humour « intensif » existe depuis longtemps et il n’est pas, au fond, spécialement américain. Même si sa forme extérieure est nationale, il peut à un certain moment devenir international ou cosmopolite, a. mesure que les nations s’extériorisent et s’unissent entre elles.