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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/37

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LES ANNALISTES AU XVIl’ SIKCl-E 29

ivor les Iiuliens. Plus tard Winslow composa d’autres

livres, mais sans renjouemcnt et la verve de ce journal. C’est en 1630 que le gouverneur Bradford commença son livre ; il y travailla pendant vingt ans, terminant son récit en JGU», bien qu’il ait eu l’intention de le mener plus loin. Proibndément consciencieux, il lait le meilleur usage de docunieiils de toute autorité, et se met à la portée de ses lecteurs par un style direct et une simplicité rare à cette époque. Parfois, cependant, il se laisse dominer par cette émotion spirituelle qui n’abandonne pas longtemps le vrai Puritain, et ses pages sont animées d’accents pathétiques et dignes qui ne perdent rien dans leur forme surannée. Des livres plus ennuyeux encore que celui de Bradford ont été écrits par des historiographes américains ; mais, peut-être, l’histoire de son manuscrit oilVira-t-elle plus d’intérêt que tout ce qu’il peut contenir. Il semble que son neveu, Nathaniel Morton, s’en soit considérablement inspiré dans son volume du Neiv E/if^IancVs Mémorial (1669) qui jouit longtemps d’une célébrité basée sur un éclat d’emprunt. Au siècle suivant, le manuscrit devint la propriété de l’historien Prince cjui, ainsi que le gouverneur Hutchinson, en tira tout ce dontil avaitbesoin. Prince dut le remettre à la bii)liothèque qu’il avait formée dans la tour de l’Old South Church, h Boston. Après les c{uerres de la révolution, le manuscrit demeura introuvable et ce ne fut qu’en 1855 que, en lisant une courte étude de l’évoque Wilberforce sur l’Eglise épiscopale en Amérique, un Américain, rencontrant certains passages désignés comme ayant été tirés d’une histoire manuscrite de Plymouth à la bibliothèque de Fulham (Londres), les rapprocha des extraits de Bradford cités par des historiens américains. La trace ainsi découverte fut suivie ; possédant la preuve que le manuscrit en question était bien