Aller au contenu

Page:Trent - Litterature americaine.djvu/377

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

HUMORISTES 369

mais ne put aller plus loin que Southainploii où il mourut le mars 1867. Ses œuvres, peu volumineuses, dont une partie avait été publiée en 1865, parurent au complet dix ans plus tard. Elles sont relativement peu lues à présent et beaucoup de ceux qui leur accordent un regard s’avouent impuissants à comprendre comment « Artemus » a pu délecter pareillement deux nations. Mais comme une grande part du succès de Bro^vne venait de sa personnalité, il se trouve à peu près dans le cas de maint orateur dont la tradition seule transmet le souvenir.

Depuis Irving, l’Amérique a produit de nombreux écrivains qui, sans faire profession d’humoristes, se sont montrés pleins d’humour. Des écrivains d’imagination, particulièrement des romanciers traitant les rustres de leur entourage comme des gens de distinction, ont souvent plus amusé leurs lecteurs qu’il ne les ont émus. Hawthorue, avec son genre posé, lut un humoriste des plus charmants ; Poe, avec son extravagance, ne l’égale pas. Simms et d’autres romanciers introduisirent dans leurs livres des personnages franchement humoristiques. Avec Sands, l’extravagance ou la caricature satirique, sous forme de petite histoire, commença à être fort cultivée. Bien des histoires de Willis se rattachent à ce genre, de même que les jadis fameux Pencil Sketclies (1833-37) de Miss Eliza Leslie (1787-1858), de Philadelphie, sœur du peintre Charles Robert Leslie, et auteur d’histoires pour la jeunesse, de livres de cuisine et d’un « Livre de Conduite » ! Certaines œuvres de George William Curtis et de « Ik Marvel » se distinguent par un humour plus raffiné, mais ces talentueux auteurs ne sont, pas plus que leurs collègues, assurés de ne pas déjà paraître démodés. La même critique semble s’appli-

LITTÉRATURE AMÉRICAINE. 24