Aller au contenu

Page:Trent - Litterature americaine.djvu/376

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

368 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

mais elles n’atliièrent pas l’attenlion. A ce moment, il changea de manière, adoptant une orthographe burlesque, et il força les sourires du public. Pendant la guerre, il entreprit des conférences. En 1870, il commença la publication de son délicieux Farmer s AUminax qui eut un retentissement immense, et, plus tard, sous le nom d’ « Uncle Esek », il écrivit des pages vigoureuses pour le Centurji Magazine. Comme moraliste humoristique, pour ne pas dire comme spirituel philosophe, il n’eut pas d’égal de son temps et il n’est pas probable qu’il soit éclipsé de si tôt. Que les déformations orthographiques de Shaw n’aient été qu’un simple procédé, il n’en esl pas moins vrai que le critique anglais qui l’a comparé à La Rochefoucauld ne se trompait pas tout à fait.

Artemus Ward est le seul de tous ces humoristes qui parvint h se faire une réputation h l’étranger, et il est peut-être plus répandu en Angleterre qu’en Amérique, ce qui n’est pas tout à lait à l’honneur de ses concitoyens. Originaire du Maine, Charles Farrar Browne se fit typographe et en cette qualité composa le Carpet Bag de Schillaber et Halpine, rédigeant entre temps des articles ; puis il quitta Boston pour Cleveland, Ohio, où il se fit journaliste et entreprit les œuvres qui lui valurent sa réputation ; il donna ensuite ses services à un journal humoristique de New York et c’est vers la même époque qu’il fit ses fameuses séries de conférences. En 1862, il traversa le continent et, à son retour, donna ses célèbres conférences comiques sur le Mormonisme. Il lut atteint de tuberculose en 1864, mais en 1866 il parut se remettre, et, l’été de la même année, il partit pour l’Angleterre. Toutefois ses succès grandissants ne purent refaire sa santé. S’affaiblissant de plus en plus, il songea au retour,