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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/396

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388 LA PÉRIODE LOCALE (1830-1865)

grandi et de celle au milieu de laquelle il allait bientôt se trouver. En avril 1815, il s’embarqua pour l’Angleterre où il fit la connaissance de personnages aussi dissemblables que Roscoe, le Dr. Parr et Lord Byron, Pendant deux ans il étudia à Gottingen, et voyagea pendant deux autres années. De retour, en 1819, avec une vaste provision de livres, il assuma la tâche de professeur de langues et de littératures modernes à Harvard. Ses cours paraissent avoir été une sorte de révélation, et sa pénétration pédagogique aurait opéré une révolution dans les méthodes du collège s’il en avait eu le pouvoir. Il se démit de son poste en faveur de Longfellow, en 1835. Ses autres voyages en Europe, ses grands travaux sur la littérature espagnole, la part qu’il prit a la fondation d’une bibliotiièque publique à Boston, à laquelle il fit don de ses livres espagnols, ses encouragements aux savants américains et l’intérêt patriotique qu’il témoigna au sort de son pays sont des faits connus que doit cependant mentionner le biographe. Son History of SpanisJi Literalure qui, de nos jours, a quelque peu vieilli, était pour l’époque une œuvre accomplie, solide, érudlte ; mais, avec tous ses mérites, ce n’était pas une œuvre lumineuse et intéressante. Elle reste encore la plus vaste esquisse d’ensemble qui existe sur le sujet, esquisse qui fut d’ailleurs considérablement augmentée et corrigée par la suite.

Le lecteur a dû s’apercevoir que la critique proprement dite ne fut pas précisément florissante pendant cette période. Les louables efforts de Griswold pour encourager les écrivains nationaux, l’œuvre plus nette de Margaret Fuller et de son groupe, les attaques sans mesure mais utiles de Poe, nous ont suffisamment retenus.