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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/50

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42 LA PERIODE COLONIALE (1607-1764)

Boston d’une édition de ses œuvres portant la date étonnamment récente de 1853.

C’est un des exemples de l’ironie de l’histoire que quelques lignes doivent suffire à résumer l’œuvre du grand John Cotton. Ses coreligionnaires puritains le considéraient comme un prodige de vertu, dont la maladie et la mort en 1652, à l’âge de soixante-sept ans, lurent accompagnés par un prodige d’une tout autre nature, une comète. Mais même le professeur INIoses Coit Tyler, l’investigateur le plus érudit et le plus clairvoyant de notre littérature coloniale, dut avouer qu’il est impossible de comprendre, d’après ses écrits, comment Cotton put exercer une telle influence sur ses contemporains. Cependant il est indubitable qu’ils l’idolâtraient. Dans la biographie qu’il en a tracée, John Norton le compare à Solon, à saint Paul, à Polycarpe et à toutes les antiques célébrités auxquelles le Calvin de la Nouvelle-Angleterre put penser. Il est la « trompette d’argent », la a musa attica » qui — nous sommes heureux de l’apprendre — triompha, dans une discussion à Cambridge, d’un certain William Chappel, apparemment le répétiteur avec lequel un puritain encore plus illustre, John Milton, eut par la suite un débat qui demeure inexpliqué. Mais après qu’il eut abandonné la rhétorique académique pour la simplicité puritaine, Cotton lui-même ne put triompher de Laud et il émigra.

Cotton arriva à Boston en 1633, et il eut bientôt, autant qu’il était possible en Nouvelle- Angleterre, l’autorité d’un pontife. On fit grand cas de son érudition ; on exalta sa piété et sa force de caractère ; on pardonna sa coquetterie envers le séduisant antinomisme de INIrs. Hutchinson, et il eut la satisfaction de voir adopter presque unanimement sa coutume de faire commencer dès le