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LITTÉRATURE UELIGIEUSE DANS LA NOUVELLE-ANGLETERRE 43

samedi soir le repos (.loininical. Sa pieuse manière de vivre le fit redouter des méchants, et les douze heures de travail quotidien qu’il s’imposait durent être un exemple stimulant pour ses doctes confrères. Malheureusement cet exemple agit aussi dans un plus contestable. Parmi lu cin([uantainc d’ouvrages qu’il publia se trouvaient des volumes de controverse dont la tolérance n’est pas la vertu dominante. Son principal adversaire, Roger Williams, bien qu’il soit acluelloment aussi peu lu ([ue Cotton, prouva, assurc-t-on, que la « doctrine » de ce dernier était bien réellement « sanguinaire », alors qu’on prétend toutefois que le livre le mieux connu de Cotton, The Dloodij Tenent washed and made i’hile in the Dlood oftlie Lainl), ne justifie pas son titre. Personne n’entreprendra raisonnablement de contester cette opinion.

En venir à Rocek Yilliams après John Cotton, c’est passer des plaines monotones à l’océan profond et toujours mouvant. La mobilité étroitement liée à la constance, telle pourrait être la formule de Roger Williams si un homme, ayant une telle personnalité, pouvait être résumé en une formule. Comme son ami et contemporain John Milton, il avait le don de se faire des ennemis irréconciliables et des amis dévoués ; comme Milton, il fut l’objet de controverses nombreuses d’où sa renommée est sortie triomphante. Inlérieur ii Milton et par le caractère et par le génie, il est à certains égards une personnalité plus engageante et, par les conséquences qu’il tire des principes de tolérance en matière de conscienc ^e, il mérite plus encore que l’auteur de VAeropagitica la vénération de la postérité. Il est vrai, comme l’a soutenu Lord Morley, que d’obscurs sectaires avaient plaidé la cause de la tolérance un siècle avant Williams, et que « les idées et les pratiques d’Amsterdam et de