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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/58

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50 LA. PÉRIODE COLONIALE (1607-1764)

depuis les temps les plus reculés, compilation h laquelle on accorde rarement son véritable titre : An Essayfor the Recording of Ilhistrioiis Providences ; mais quelque titre qu’il porte, le livre peut intéresser et amuser le lecteur désireux de connaître la cruelle intransigeance d’esprit qui paraît avoir été le propre de ses ancêtres du xvii’= siècle. Le même résultat est obtenu par les Cases of Conscience de 1(>93, traité qui met davantage en lumière le vaste savoir du vieux Mather et son style vigoureux, préférable au style plus pédanlesque de l’auteur des Maanalia.

Visionnaire exlati([ue et érudit plein d’afifectation, Cotton Mather défendit un sacerdotalisme extrême et représente le type parlait de la « caste brahmani([ne ». Dès l’enfance on le prépara à devenir un grand homme. Il lut un prodige de connaissances scolastiques et, très infatué de son savoir, il s’enorgueillit toute sa vie de sa facilité il extraire rapidement d’un nouveau livre tout ce qui pouvait lui être utile. Un an après sa majorité, nommé sufTragant de son père à Boston, il v fut exposé à la plus dangereuse adulation. La fin de son existence lut tragicpie. La seconde de ses trois femmes devint folle ; ses enfants moururent de bonne heure et l’un de ses fils mena une existence dissolue. Si l’on ajoute à cela les déceptions de sa vie publique et la méchanceté de ses ennemis, nous serons moins portés à le critiquer trop durement, au moins dans sa vie privée. On ne saurait regretter qu’un pareil type d’ecclésiastique disparût ; qu’un pareil pédant, même possédant un savoir encyclopédique, cessât de faire des émules ; qu’un écrivain aussi fécond parût à la postérité plus digne d’étonnement que d’admiration ; et, somme toute, on achève la lecture d’une biographie de Cotton Mather avec le sen-