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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/82

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74 LA PERIODE COLONIALE (1607-1764)

nous montre que les femmes de la Nouvelle-Angleterre commençaient à s’émanciper autant que les hommes.

Pendant que Mrs. Knight écrivait la relation de son voyage, un jeune homme étudiait en Angleterre qui, un quart de siècle plus tard, devait entreprendre une expédition plus intéressante et en faire un récit bien plus attrayant. C’était William Byrd, fils du planteur etfonctionnaire virginien du même nom. Byrd fils naquit en 1674, « héritier d’une des plus grandes fortunes du pays », s’il faut en croire son épitaphe ; son instruction fut dirigée par Sir Robert South^vell ; il s’inscrivit au barreau du Middle Temple ; se créa de belles relations, dont la principale fut Charles Boyle, comte d’Orrery ; voyagea en France et dans les Pays-Bas, puis retourna en Virginie pour y gérer ses domaines princiers et occuper dans sa colonie natale de hautes situations. Chez lui, à Westover, sur la rive nord de la James, il donnait l’hospitalité avec toute l’élégance de l’ancien continent, et il y rassembla une bibliothèque d’environ 4 000 volumes. Son propre volume de manuscrits offre plus d’importance pour nous, cependant, car il montre que ce Receveur Général des revenus de Sa Majesté et ce Président du Conseil n’était pas seulement « le merveilleux économiste » que nous révèle l’inscription de sa tombe, mais aussi un véritable homme de lettres qui, dans un milieu plus favorable, aurait pu devenir un écrivain remarquable, sinon un grand écrivain. Ces manuscrits ne furent pas publiés avant 1841, c’est-à-dire quatrevingt-dix-sept ans après la mort de leur auteur ; c’étaient une History of the Dividing Line Riin in the Year 11’28, A Journey to the Land ofEden A. D. 1733, et A Progress to the Mines. Le premier est certainement le plus impor-