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Page:Trent - Litterature americaine.djvu/99

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LA PROSE DE LA DERNIÈRE PÉRIODE COLONIALE 91

De son humour, il suffira de dire qu’il lient le milieu entre la finesse de Lamb et la spontanéité d’ « Artemus Ward ». De son absence de spiritualité, voire de sa faible conception de ce que l’on entend par ce terme, l’essai de correction de l’Oraison Dominicale, dont nous avons déjà parlé, peut servir d’exemple. Son système pour atteindre la perfection morale jette un jour éclatant sur son optimisme au sujet des choses de ce monde, et sa saine raison se manifeste dans des centaines de lettres et dans chaque page de son incomplète AutohiograpJty. Son indépendance, son intrépidité et sa dio-nité, heureusement harmonisées, sont bien mises en relief par sa fameuse Examination devant la Chambre des Communes.

En prenant congé de Franklin et de la littérature coloniale, nous remarquerons que Franklin représente le point culminant de cette littérature ; ce fait est évidemment la preuve que les écrivains et les écrits que nous avons passés en revue étaient dignes d’attention. Après des débuts incohérents, un embryon de nation s’était formé qui trouve son complet représentant en Franklin, et plus tard son apogée en Washington. xprès 1749, quand les Français provoquèrent de sérieuses inquiétudes à l’ouest des Alleghanys, l’union pour l’indépendance allait naître.

La Période Révolutionnaire, dans laquelle Franklin a si remarquablement joué son rôle, fut rendue possible par la Période Coloniale, dont Franklin fut un produit parfait ; cela est aussi clairement visible pour l’historien de la littérature que pour l’historien politique ou social. Les écrits des premiers Virginiens ou des premiers Ncw-Encrlandcrs diffèrent grandement de ceux de Franklin, mais au fond ils sont tous dominés par cette seule ten-