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ACO — ACO


semble à une punaise. Il est plus gros

ACOLYTAT. s. m. Acolytatus. Ordre, rang d’Acolyte : c’est le premier des quatre Ordres mineurs, & non pas des quatre moindres Ordres, comme disent les Vocabulistes ; c’est-à-dire, celui qui précède immédiatement le sous-diaconat.

ACOLYTE, ou ACOLYTHE. s. m. Terme Ecclésiastique. Acolytus. Les Grecs donnoient ce nom à ceux qui étoient inébranlables dans leurs résolutions. C’est par cette raison que les Stoïciens furent appelés Acolytes ; parce qu’ils persistoient dans l’opinion qu’ils avoient une fois embrassée, sans que rien ne pût les en détacher. Ils trouvoient même qu’il y avoit de la lâcheté à en changer. Depuis, l’Eglise chrétienne a consacré ce nom, en l’appliquant à ceux qui se dévouent au service de Dieu. Anciennement les jeunes gens qui aspiroient au ministère ecclésiastique, accompagnoient & suivoient les Evêques par-tout, soit pour les servir, soit pour être les témoins de leur conduite. Cette assiduité à suivre les Evêques les fit appeler Acolytes. Saint Cyprien dit lui-même, qu’il avoit des Acolytes. Aujourd’hui les fonctions des Acolytes sont bien différentes de la première institution. Un Acolyte est celui qui a seulement reçu le premier & le plus considérable des quatre Ordres Mineurs dans l’église ; dont l’emploi est d’allumer les cierges, de porter les chandeliers, la navette où est l’encens, de préparer le vin & l’eau pour le sacrifice, & de rendre d’autres services à l’autel. Autrefois les Acolytes ramassoient dans un sac ce que les fidèles avoient offert, & ce qui avoit été béni pendant la messe ; & après qu’elle étoit finie, ils le donnoient aux Prêtres qui devoient le diviser. Le devoir des Acolytes est d’accompagner l’Evêque, ou le Prêtre, & de leur rendre service dans les fonctions ecclésiastiques. Voyez encore lecteur, exorciste & portier. Il y avoit à Rome trois sortes d’Acolytes. Les Acolytes du Palais, Palatini, qui servoient le Pape ; les Acolytes Stationaires, Stationarii, qui servoient dans les Eglises, où il y avoit Station ; les Acolytes Régionaires, Regionarii, qui servoient avec les Diacres dans les différens quartiers de la ville. On trouve aussi des Acolytes parmi les Officiers Auliques de Constantinople ; & Curopalates dit que le Capitaine, ou Chef de la cohorte impériale de Byzance, étoit nommé Acolyte.

Dans l’Eucologe des Grecs on trouve les leçons qu’on lit lorsqu’on ordonne des Lecteurs ; mais il n’y est point parlé des autres petits Ordres ou mineurs, qui sont, l’Ordre de Portier, d’Exorciste, & d’Acolyte ; ce qui pourroit faire croire que les Grecs ne confèrent point ces Ordres-là aujourd’hui. Le Père Goar dans ses notes sur l’Eucologe, répond qu’on ne peut pas douter que ces trois moindres Ordres n’aient été connus de l’ancienne Eglise Grecque, & qu’elle n’ait eu des Ministres qui les avoient, puisqu’il en est fait mention dans Saint Denys, Saint Ignace Martyr, Saint Epiphane, dans les Conciles de Laodicée & d’Antioche, dans les Novelles de Justinien, dans Photius, &c. Il ajoute, qu’il semble que les Grecs d’aujourd’hui ont des Acolytes sous le nom de Députés & de Céroféraires. Les Missionnaires Latins, qui sont en Grèce, disent que les Grecs ont aujourd’hui des Acolytes, & les autres Ordres mineurs ; & on doit plus les en croire que le Pere Martène, qui assure que l’Ordre des Acolytes a été tout-à-fait inconnu à l’Eglise d’Orient. Voyez le Pere Goar sur l’Eucologe, le Pere Martène, le Pontifical, l’Ordre Romain, &c.

Ce mot vient du Grec ἀκολυθεῖν qui signifie, Suivre, & Acolyte, un suivant. C’est ainsi que l’expliquent le Glossaire grec & latin, & Macer ; mais Dominique son frere le tire de l’α privatif, & de κωλύω, empêcher.

☞ ACOMA. San-Estevan d’Acoma, S. Etienne d’Acoma. Ville du Nouveau-Mexique, à cinquante lieues au nord-ouest de Santa-Fé.

ACOMAS. s. m. Arbre qui croît dans les îles Antilles, & dont le bois s’emploie aux ouvrages de menuiserie. Cet arbre est à-peu-près de la hauteur de nos pommiers ; ses feuilles sont assez longues & lisses, son fruit est de la grosseur d’une prune, qui devient jaune dans sa maturité ; son amertume empêche qu’on ne le mange : il n’y a que les pigeons ramiers qui puissent s’accommoder de ce fruit ; mais leur chair en retient si fort le goût, qu’on ne peut les manger dans le temps qu’ils s’en nourrissent. L’écorce de cet arbre est raboteuse, cendrée, & elle donne un suc laiteux lorsqu’on l’incise. Son bois est pesant, de


couleur rouge, tirant sur le jaunâtre ; le cœur est d’un rouge tirant sur le violet. Ces couleurs varient suivant son âge ; & tout le bois prend fort bien le poli. Rochefort. Le Pere du Tertre rapporte qu’un Nègre l’avoit guéri d’un grand mal de dents, en lui frottant les tempes & le derrière des oreilles avec le lait qui se tire de l’écorce de l’Acomas franc. Car ce Pere, Histoire des Antilles, Traité 3. C. 4. §. 3. distingue trois sortes d’Acomas ; l’Acomas franc, qui est un des plus gros, & des plus hauts arbres des Antilles, & le meilleur de tous pour les bâtimens ; l’Acomas bâtard, qui croît à la Capsterre de la Guadeloupe, qui n’est ni si beau, ni si bon à bâtir que le précédent ; & le troisième qui croît aux environs de la grande Ance, semblable au premier, sinon que le cœur en est rouge.

ACOMMICHER. verb. act. Vieux mot François, qui vouloit dire Communier, donner la Communion. Et fit le Roi dire grand planté de Messes, pour acommicher ceux qui dévotion en avoient. Froissard.

ACOMPARAGER. v. a. Ce mot, selon Nicod, veut dire, Comparer. Conferre, comparare.

A COMPTE. s. m. Voyez Compte.

ACOMSICT. part. & adj. Ce mot dans Perceval veut dire poursuivi.

ACON, ou ACCON. s. m. Cymba. Terme de Marine. Petit bateau plat, sans quille, ni mât, ni voile, ni gouvernail, qu’un homme seul fait couler sur la vase, quand la mer est retirée, ayant un pied dedans & l’autre dehors, pour aller chercher le poisson qui se trouve arrêté dans les filets & engins qui sont tendus à l’ouverture des bouchots, & prendre les moules qui se nourrissent & se multiplient sur les pieux & clayonnages de ces bouchots. Les bouchots sont des parcs ou pêcheries établies sur les côtes.

☞ ACONA. Lieu de Toscane, en Italie. Acona. Le B. Tolomeï, à qui ce lieu appartenoit, y fonda l’Ordre de Notre-Dame du Mont d’Olivet, dont il fut Instituteur. Ce lieu est à quinze milles de Sienne. P. Helyot. T. VI. p. 192.

ACONIT. s. m. Aconitum. Plante vénéneuse. Les anciens Botanistes ont attribué ce nom à plusieurs plantes de différens genres. Celles dont il s’agit ici, ont leurs fleurs irrégulières, composées de plusieurs pétales, dont l’assemblage représente assez bien un casque ouvert, c’est-à-dire, que la pétale supérieure fait le casque du heaume, les deux latérales tiennent la place des deux oreillettes, & les deux inférieures représentent la mentonnière. Les espèces qu’on nomme tue-loup, Lycoctonum, Λυκοκτόνον, ont leur casque allongé en manière de toque, ou de bonnet à la Polonoise. Les fruits qui succèdent aux fleurs, sont composés de plusieurs graines, qui s’ouvrent selon leur longueur, & renferment des semences anguleuses, & chagrinées. Ses feuilles sont arrondies & découpées plus ou moins profondément. Ce genre d’aconit comprend plusieurs espèces, qu’on peut ranger sous trois principales classes. La première est de celle dont toute la fleur est bleue, ou violette, & la pétale supérieure de la fleur forme un casque. On la nomme Napel, Napellus, à Napo, à cause que ses racines sont en navets. Le Napel est très-dangéreux ; mais on a trop exagéré sa qualité vénéneuse. La seconde est de celle qui a ses fleurs tout-à-fait semblables à celles du Napel, hormis qu’elles sont jaunes. Elle s’appelle Anthora. Anthi-Thora, c’est-à dire, plante souveraine contre les mauvais effets du Thora. Elle est aussi vénéneuse que le Napel. Il est faux que l’Anthora croisse toujours auprès du Thora, ou du Napel. L’aconit de la troisième classe se distingue des deux précédentes par la figure allongée de son casque. Ses fleurs sont pâles ou jaunâtres. On l’a appelée tue-loup, étrangle-loup, tue-chien, à cause de ses effets. Aconitum Lycoctonum. Λυκοκτόνον, Κυοκτόνον. La première & la dernière de ces trois sortes d’aconit sont très-caustiques, très-âcres, & causent des convulsions mortelles, ou des inflammations suivies d’une gangrène prochaine. Ces effets, qui dépendent de leur âcreté, ont tellement surpris nos anciens, que la plûpart craignoient de toucher ces Plantes, & ont donné par-là occasion à tant de superstitions, & à des précautions ridicules pour les cueillir, ou pour les faire accompagner de leurs contrepoisons. La seconde n’est pas moins âcre que les deux autres ; ses racines cependant sont employées dans les fièvres malignes. On


doit