Page:Trevoux-1752-01-A-ANE.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
197
19_
ACU ADA — ADA


découle, appaise l’ardeur de la fièvre & fortifie le cœur. C’est un contrepoison très-présent & très-sûr. Il résiste aux piqûres venimeuses, principalement à celles du scorpion. Sa racine, surtout, broyée & appliquée en emplâtres, a beaucoup de force. Outre cela, cette plante appaise les douleurs des reins, tempère l’acrimonie des urines, modère les douleurs de poitrine, donne de l’appétit, guérit les tumeurs qui naissent à la gorge ; c’est même un remède contre toutes sortes de maladies, de quelque manière que l’on en use, si l’on en croit Hernandez dans son Histoire des Plantes du Mexique, L. vii. C. 53. d’où ceci est tiré. Cet Auteur dit que cette plante croît chez les Michuacanoix ; qu’on lui donne encore d’autres noms : que quelques uns l’appellent Chipa huacaiztic, à cause de ses qualités froides, & de la blancheur de sa racine ; que d’autres la nomment Huichocataqua. Il ajoute qu’il a encore oui parler d’une autre espèce d’Acuitze-huariacua, que les gens du pays nomment Uquiro, & d’autres Scorsonere ; mais qu’il ne l’a pas vue."

☞ ACUMULO. s. m. Nom propre d'un bourg du royaume de Naples. Acumulum. Il est dans l’Abruzze Ultérieure, aux confins de la Marche d’Ancone & de l’Ombrie, sur la rivière de Trente, entre la ville d’Ascoli & celle de Riéti.

ACUT. s. m. & adj. Terme d’Imprimerie, qui se dit d’un caractère marqué d’un accent aigu. Littera accentu acuto notata. Un é acut est l’é fermé ou masculin, comme dans le mot probité, qu’on est obligé de marquer ainsi, pour le distinguer de l’e féminin ou de l’e ouvert, qui doit être marqué d’un accent grave, ou d’un circonflexe dans les mots bête, tête, prêt. Les e sont marqués d’un circonflexe, pour avertir que l’e est ouvert, & que la syllabe doit être alongée, parce qu’il y avoit autrefois un s après cet e, qu’on a supprimé ; & dans les mots, Procès, succès, après, on doit mettre un accent grave, pour marquer que l’e est encore ouvert, & que ces mots se doivent prononcer comme s’ils étoient écrits Proçais, sucçais, aprais.

☞ ACUTS. s. m. pl. Ce sont les bouts des forêts & des grands pays de bois. Dict. Œconom.

ACUTANGLE. adj. m. & f. Il se dit des triangles, dont les trois angles sont aigus. Quand un triangle a les trois angles aigus, il s’appelle acutangle ou Oxygone. Le P. Pardies.

☞ ACZIB. s. m. Nom propre d'une ancienne ville de la Tribu de Juda. Aczib. Elle étoit près de Céila & de Marésa.

☞ ACZIBA. Voyez Achazie.

☞ ACZU. s. m. Ville de la grande Tartarie, située dans le royaume de Tanguth, près du Chlamay, ou Chimol. Quelques Auteurs croient que c’est l’ancienne Auzacia.

☞ ACZUD. s. m. Petite ville de la Valaquie. Aczudia. Elle est sur la rivière de Missowo, au midi de la ville de Braislow, & entre celle de Targoviscou & de Torgorod.

ADA.

ADAD, ou ADOD. s. m. Adadus. Nom d'une Divinité des Assyriens. Macrobe, qui en a passé au Ch. 18 de son premier Livre, dit que ce nom signifioit, un. Il s’est trompé : un en Assyrien se disoit בדא bhada, & non pas בדד bhadad qui signifioit plutôt aigu. Quelques uns croient que c’étoit un Dieu, & qu’on lui donnoit pour femme Adargatis, ou Athergaris. Selden, de Diis Syr.synt. t. i. prétend qu’Adad étoit le soleil ; que ce nom ne marque mal pas les cris, ou les exhortations, les excitations de gens qui exhortent, celcusma hortantium ; & qu’il pourroit bien avoir du rapport avec les cris des enfans, dans les sacrifices du Moloch. Il dit encore qu’il est différent de Ada, qui est du féminin, & qui pourroit bien être la même Déesse qu’Athergaris, ou Derceto. Quelques-uns ont dit que ce Dieu Adad étoit Adad Roi de Syrie, dont Josephe parle dans le ix. Livre de ses Antiquités, C. 2. où il dit qu’Adad & Azaèl qui lui succéda, après l’avoir étouffé, sont honorés comme des Dieux par les Syriens, surtout à Damas.

☞ ADADA. s. f. Nom propre d'une ancienne ville de la Terre-Sainte. Adada. Elle étoit dans la partie méridionale de la Tribu de Juda, près des montagnes de Seïr.

☞ ADADREMMON. s. m. Nom propre d'une ville de la Terre-Sainte. Adadremmon. Elle étoit dans la plaine de Mageddon, entre les villes de Jesraël & de Mageddon.


Elle appartenoit à la demi-Tribu de Manassé en deçà du Jourdain. Adricomius prétend que c’est la même qui fut appelée Maximianopolis. Les LXX traduisent Adadremmon par Grenade ; en effet רמון Remmon en Hébreu, signifie une grenade, & saint Jérôme dit que la campagne où cette ville étoit située, étoit plantée de grenadiers.

ADAGE. s. m. Proverbe, sentence populaire, & commune. Adagium. Il n’est en usage qu’en ces phrases. Les Adages d’Erasme. C’est un vieil Adage. Autrement on ne le dit qu’en badinant, ou pour mépriser un ouvrage chargé de vieux proverbes. Ce mot vient de ad & agor, dit Scaliger ; quod agatur ad aliud signandum, parce qu’on en use pour signifie autre chose.

☞ ADAL. s. m. C’est, selon Paracelse, la partie des plantes qui constitue leurs propriétés médicinales, ou, ce qui revient au même, la partie pure & active des plantes ; séparée de la partie impure & terrestre.

ADALBAULD. s. m. Nom propre, Adalbaldus. S. Adalbauld étoit de la race de Dagobert. Chast. 2. Fév.

ADALBERT, ou ADELBERT. s. m. Voyez Albert.

ADALIDE. s. m. Adalis. Les Adalides sont en Espagne des Officiers de Justice pour les troupes. Rodrigue de Tolède, les Loix du Roi Alphonse, & Grégoire Lopez en parlent. Suivant les Loix d’Alphonse, les Adalides sont des Officiers qui sont chargés de conduire les troupes dans leurs marches en temps de guerre, Lopez dit que les Adalides jugent les différens qui arrivent au sujet des courses qu’on fait dans le pays ennemi, du partage du butin, & de la restitution des choses qui se perdent : c’est encore aux Adalides à mettre pendant le jour des sentinelles qui les avertissent de tout.

ADAM. s. m. Adam, æ ; Adamus. Ce nom est purement Hébreu. Dieu lui-même semble en marquer l’origine, Gen. III 19, lorsqu’il dit au premier homme : Vous mangerez votre pain à la sueur de votre corps, jusqu’à ce que vous retourniez à la terre, en Hébreu el haadama ; car c’est d’elle que vous avez été pris. Cependant on varie sur l’étymologie & le sens de ce nom. La plus commune opinion est que ce nom vient de אדמה, Adama, terre, & qu’il signifie terrestre ; de là vient que les Peres Grecs l’interprêtent γήινος ou χοικὸς. D’autres veulent qu’il signifie rouge, du verbe Hébreu אדם, Adam, être rouge, parce que la couleur de l’homme & de sa chair est rougeâtre. D’autres joignent ces deux opinions, & disent qu’Adam signifie, celui qui est pris d’une terre rouge, & qui pour cela est appelé rouge, aussi bien que la terre dont il est formé. Ludolf. Hist. d’Etiop. L. i. C. 15, croit qu’il signifie beau, parfait ; parce qu’en Ethiopien il a cette signification. Un Protestant d’Allemagne, nommé Neuman, prétend que la véritable racine de ce nom est דם, dam, verbe primitif, qui signifie acquiescer, être content, &, répond aux mots Allemands, ruhen, geruen, behuren ; qu’ainsi אדם, Adam, nom dérivé de ce verbe, signifie une chose à laquelle on acquiesce, qui fait plaisir, qui donne du contentement, qui est agréable ; que c’est pour cela qu’on a appelé le rouge, Adam, en Hébreu, comme la couleur qui plaisoit le plus ; & qu’au contraire les Arabes appellent le blanc, Adam, parce que le blanc est la couleur qui leur plait davantage ; que c’est encore pour cela que dans l’Ethiopien, Adam signifie, beau, agréable. Ainsi אדם, Adam, selon cet Auteur, signifie repos, acquiescement ; & la terre a été appelée adama, parce qu’elle est en repos, & que dans la division des élémens elle est allée à l’endroit le plus bas, où elle persiste en repos : Utpotè quæ nihil aliud est nisi quiescens semper athmosphæræ hujus, totiusque universi sedimentum, quod in prima rerum divisione ima petiit, & cui hodie omnia modo debito confirmata acquiescunt. Pour le premier homme, il a été appelé Adam, c’est-à-dire, beau, agréable aux yeux de Dieu, conforme à Dieu, qui acquiesça à cet ouvrage de ses mains, & en fut content ; & parce qu’après l’avoir fait, Dieu se reposa. Mais tout cela n’est qu’une subtilité outrée. L’écriture marque le sens & l’étymologie de ce mot, comme je l’ai dit, Gen. III, 19 & encore II. 7, où elle dit que Dieu forma Adam d’argile, & de l’haadama, c’est-à-dire, de la terre. Car c’est ainsi mot à mot que l’Hébreu s’exprime ; & ce jeu de mots, cette allusion de adam & adama, semble n’être faite que pour nous marquer le sens du nom Adam, & la raison pour laquelle il


Tome I. nij fut