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ADE — ADE


gne le petit peuple au lieu de sainte Adélaïs la nomme sainte Alez.

ADELARD. Voyez ALLARD.

ADELBERT. subst. masc. Adelbertus. Nom propre. Voyez Albert.

ADÉLITES. s. m. & plur. Adelitæ. Les Espagnols appellent ainsi certains peuples qui font profession de deviner les choses futures, par le vol ou le chant des oiseaux, par la rencontre des bêtes sauvages, & autres moyens semblables. Ils les appellent encore Almoganens. Les Adélites conservent parmi eux des livres de cette prétendue science. C’est ce qu’en rapporte Valla, I. I. Histor.

ADEMAR, ADIMAR, ou ADHEMAR. Ademarus, Adimarus, Adhemarus. Noms propres d’hommes & de familles, qui sont tous trois la même chose.

ADEMPTION. s. f. Terme de Jurisprudence. Révocation d’un privilége, d’une donation ou autre chose semblable Ademptio. L’ademption d’un legs peut être ou expresse, ou tacite. Elle est expresse, si le testateur déclare formellement qu’il révoque ce qu’il avoit légué ; & tacite, lorsque le testateur ne révoque qu’indirectement le legs.

ADEN. Aden, Adena, Adenium. Nom d'une ville de l’Arabie heureuse, & non pas de la haute Ethiopie. Cornelius l’a dit dans le Marmol François. Aden est un port de mer célébre, depuis sur-tout que les Portugais ont détruit Adel, dont tout le commerce a passé à Aden. Marmol. Aden est dans une presqu’ile de la côte méridionale, vis-à-vis du cap de Guadarfui. Les Portugais assiégerent inutilement Aden en 1513. Les Turcs la prirent en 1538. Maty. Ce nom est Arabe, le même qu’Eden en Hébreu, dont il vient originairement. Il signifie un lieu délicieux. On l’a donné dans l’Orient à plusieurs lieux différens, à cause de leur beauté, de même que le nom de Baulieu en notre langue ; עדן La montagne d’Aden qui a des mines d’argent, est dans le royaume de Fez. La ville d’Aden, capitale du royaume d’Aden, est dans l’Arabie heureuse, & appartient au Prince de la Mecque. Elle porte ce nom à juste titre ; car on dit qu’elle est une des plus belles & des plus délicieuses du pays. Tel est ce port célébre nommé Adana, ou Aden, si fréquenté depuis plusieurs siècles, qui pour avoir été le lieu le plus délicieux d’une région très-délicieuse, je veux dire de l’Arabie heureuse, a été nommé lui-même l’Arabie heureuse, comme renfermant en soi toutes les beautés de cette contrée ; quoiqu’outre cet Adana il y en eût encore une autre méditerranée dans le même pays, portant le même nom que la première, & pour la même raison. Huet.

ADENA, ou ADANA. Aujourd’hui Malmistra. Ville archiépiscopale de Cilicie, dans l’Anatolie. Un fleuve nommé Géhon, c’est le Pyramus des Anciens, passe par la ville d’Adana. Huet. Le nom Adana est le même que celui d’Eden. Id. & que celui d’Aden.

ADÉNÉRER. v. a. Vieux terme de Pratique & de Coutume, dont on se servoit dans les licitations, pour dire, mettre à prix. Pretium statuere.

☞ ADÉNOIS, OISE. s. m. & f. Qui est d’Aden. Adenensis, e. Aden, l’une des plus fortes villes de l’Arabie heureuse, est située au pied d’une haute montagne qui aboutit à la mer par une longue & étroite pointe de terre. Ce poste est fort propre pour fermer le passage des Indes aux Turcs & aux Sarrasins, qui y vont par la mer rouge, & de-là vient qu’Albuquerque le Grand voulut l’occuper l’an 1513 ; mais la résistance vigoureuse des Adénois le contraignit de lever le siége. Bouh. Xav. L. IV.

☞ ADÉNOLOGIE. s. f. C’est une partie de l’Anatomie, qui traite des glandes. Ce mot est Grec, composé de ἀδὴν, ένος, glande, & de λόγος, discours.

☞ ADÉNOS. s. m. Coton qui vient d’Alep. Dict. de l’Ort.

ADENT. s. m. Terme de charpenterie & de menuiserie, qui se dit de certaines entailles ou emboîtures qui se font en forme de dents, pour mieux lier & assembler des pièces de bois, ou des tenons dans des mortoises. Assemblage en adent.

☞ ADENTER. v. a. Adenter un vaisseau, c’est mettre son orifice en bas & le fond en haut. Ce terme est populaire. On adente les vaisseaux, de peur qu’il n’y tombe quelque chose de malpropre.


ADÉODAT. s. m. Adeodatus. Nom, ou surnom qu’on a donné à plusieurs hommes, & qui est formé du Latin, & signifie, Donné de Dieu, ou, comme on a dit en François, Dieu-donné, ou de Dieu-donné. Le Pape Adéodat fut élu en 671, après Vitalien. Philippe-Auguste & Louis XIV ont été surnommés Adéodat.

ADÉONE. s. f. Adeona. Déesse à laquelle les Romains se recommandoient quand ils alloient quelque part, comme témoigne S. Augustin dans la Cité de Dieu, L. IV. C.22.

Ce mot a été formé du verbe Adco, je vais ; j’entre.

☞ ADÉPHAGE. s. f. Déesse de la gourmandise, à laquelle les Siciliens rendirent un culte religieux. Ils lui avoient élevé un temple, dans lequel sa statue se trouvoit auprès de celle de Cérès. Ἅδη pour ἡδυ, volupté, φαγεῖν, manger.

ADEPTE. s. m. Adeptus. Les Adeptes. Nom de certains Alchimistes, qui prétendent avoir trouvé le secret de la transmutation des métaux, ou la pierre philosophale. Harr.

Ce nom vient du participe adeptus, du verbe latin adipiscor, qui signifie, trouver, acquérir, parce qu’ils prétendent avoir trouvé le grand secret de la transformation des métaux. Ces Alchimistes disent qu’il y a toujours douze Adeptes, qui sont remplacés par d’autres, lorsqu’il plaît à quelqu’un de la fraternité de mourir, ou de se transporter lui-même quelque part où il puisse faire usage de son or ; car dans ce mauvais monde-ci, disent-ils, il ne leur procure pas une chemise. Harr. La folie des Alchimistes est, dit on, de trouver le grand-œuvre dans les Livres Saints. M. M. de la Monnerie n’a pas manqué de prêter leur langage au Prophète-Roi, dans les endroits de ses Odes sacrées qu’il a jugées favorables à l’Alchimie, & d’y joindre une glose fort étrange. Je ne sais si quelque Adepte a porté la singularité plus loin. Observat. sur les Ecrits mod. tom. 21, p. 175.

☞ M. Rousseau, dans sa huitième Epître, nomme Adeptes, les Auteurs du Théâtre qui veulent se singulariser en s’écartant des règles ordinaires.

A nos Auteurs, ce n’est point entre nous,
L’esprit qui manque, ils en ont presque tous ;

☞ Dans la recherche du grand-œuvre, on a un langage tout particulier pour les Adeptes & les enfans de l'art, & un autre pour les profanes. Bayle.

ADER. Voyez la Tour d’Ader ; car c’est une erreur de prendre Ader seul pour tout le nom de ce lieu, & de dire qu’il signifie la Tour du troupeau ; car Ader signifie seulement Troupeau.

☞ ADERBORN. s. m. Nom propre d'une ville de la Poméranie Royale, en Allemagne. Aderborna. Elle est sur l’Oder au-dessous de Stétin.

☞ ADERBOURG. s.? m. Nom propre d'une ville d’Allemagne. Aderburgum. Elle est sur l’Oder, dans la moyenne Marche de Brandebourg.

ADÈS. Vieux mot, qui veut dire, selon Pasquier, incontinent, maintenant, alors. Dans les poësies du Roi de Navarre, il signifie, tellement, entièrement.

Et tout adés en regardant.

Rom. De la Rose.

Adés sera précédé à la requête du diligent. Bouthiller.

☞ ADESER. Vieux verbe act. Il vient du Latin adesse, aller au secours de quelqu’un, l’aider, le panser, le toucher.

ADESSÉNAIRES. s. m. & f. Adessenarii. Hérétiques qui croient que Jésus-Christ est dans l’Eucharistie, mais dans un sens différent de celui des Catholiques Romains. Les Adessénaires sont de quatre différentes opinions sur cela. Les uns soutiennent qu’il faut dire que le corps de Jésus-Christ est au pain, les autres qu’il est à l’entour du pain ; les autres qu’il est avec le pain ; & les autres enfin, qu’il est sous le pain. Les Adessénaires, comme il paroît par-là, sont ceux qu’on appelle autrement Impanateurs. Adessénaire, est un nom forgé par Pratéole. Il vient du verbe latin adesse, adsum. Je suis présent. Mais il n’a jamais été dans l’usage ordinaire, & nulle secte ne l’a porté. Quelques--


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