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ADR — ADR


parce qu’il a sa source dans la vallée de Baudéan. Il se décharge, comme le précédent, dans le grand Adour, & n’a que la même étendue dans son cours.

☞ ADOUX. adj. m. Terme de Teinturier. Il se dit du pastel, lorsqu’ayant été mis dans la cuve, il commence à jeter une fleur bleue.

AD PATRES. Expression latine, qui est devenue françoise dans le style familier. Il est allé ad patres, c’est-à-dire, il est allé rejoindre les pères en l’autre monde, il est mort.

J’ai, comme vous savez, un habile cousin,
Homme de conscience & savant Médecin,
Qui l’enverroit bientôt ad patres. Boursault.

Nous partons aussitôt faisant par-tout florès,
Sûrs de trouver déja le bon-homme ad patres. Regnard.

ADR.

☞ ADRA. Nom propre d’une ville du Royaume de Grenade, en Espagne. Abdara. Elle est sur la mer, & elle a un port & un château. Adra est placée entre Alméria & Salobrena. Elle avoit autrefois un évêché qui a été transféré à Alméria.

ADRACHNE. s. m. C’est une espèce d’arbre de grandeur médiocre, dont l’écorce est blanche & luisante ; son bois est fort dur ; sa fleur & son fruit sont semblables à ceux de l’arbousier ; il vient en Candie : sa feuille résiste au venin. Voyez Théophraste.

ADRAGAN. s. m. Adragantum gummi. C’est le nom d’un suc gommeux qui se tire d’un arbre que les Grecs appellent Tragacantha, les Persans Kar Moghilan, & les Arabes Carad. D’Herb. On ne dit point Adragant tout seul, mais gomme d’Adragant. Quelquefois on écrit Adragante, & quelquefois Adraganth. Ce mot est écrit de la seconde manière dans le Dictionnaire de Commerce : d’Herbelot écrit Adragan.

☞ ADRAME. s. m. étoit un Dieu particulier à la Sicile, suivant Plutarque, & la ville d’Adrame lui étoit spécialement consacrée, quoique ce Dieu fût en grande vénération dans toute l’isle.

ADRAMELECH. s. m. Faux Dieu des Sépharraïmites, Peuple envoyé dans la Terre-Sainte, par les Rois d’Assyrie, à la place des Israëlites, après que Salmanasar eut détruit le Royaume d’Israël. Les adorateurs d’Adramelech brûloient leurs enfans en son honneur, iv des Rois 17, 31, ce qui a persuadé Selden que c’étoit la même Divinité que Moloch. Quelques Auteurs Hébreux, cités par Munster, disent qu’on le représentoit sous la forme d’un mulet, & d’autres sous celle d’un Paon.

Adramelech, est aussi le nom d’un des fils de Sennacherib. Ce nom signifie, puissance, grandeur, magnificence du Roi, ou Roi puissant, magnifique.

☞ ADRASTE. s. m. Roi d’Argos & de Sicyone, fut un Prince renommé par sa valeur & par sa sagesse. Il s’acquit une grande réputation dans la première guerre de Thèbes, & fut le seul des sept Chefs qui en revint.

ADRASTÉE, ou plutôt ADRASTIE. s. f. Adrastia. Fausse Divinité, nommée autrement Némésis, fille de Jupiter & de la Nécessité, ou selon Hésiode, de la Nuit, & selon Pausanias, de l’Océan & de la Nuit. Son emploi étoit de punir les crimes. Les Prêtres Égyptiens plaçoient Adrastie au-dessus de la Lune, d’où elle examinoit tout le monde, sans qu’aucun coupable lui échapât.

Strabon tire ce nom de celui d’Adraste. Roi d’Argos ; mais Phormétus le dérive du Grec ἀεί δρᾶν, de sorte qu’il marque une Divinité qui est toujours en action, que rien n’empêche d’agir & de punir les coupables ; Pausanias, de l’α privatif, & de δράω ; pris dans le sens de διδράσϰω je fuis, parce qu’on ne se soustrait jamais à la vengeance céleste.

Adrastie, ou Adrastée, est aussi le nom d’une ville de Troade, bâtie par un Adraste, fils de Mérops, qui y bâtit un Temple à la Fortune : il y eut aussi un Oracle d’Apollon.

☞ ADRASTÉE. s. f. Une des Mélisses, ou Nymphes qui nourrirent Jupiter dans l’antre de Dicté ou de Créte.

☞ AD REM. Mots latins dont on se sert dans la dispute. L’Argument n’est pas ad rem ; c’est-à-dire, il ne prouve point ce dont il est question.

ADRESSANT, ante. adj. m. & f. Qui est envoyé à certain lieu, ou à certaines personnes. Inscriptus. Les lettres de Chancelleries sont toutes adressantes aux Juges ou autres Officiers royaux.

ADRESSE. s. f. Dextérité, industrie, subtilité, soit de la main, soit du corps. Solertia, ars. Les Charlatans font mille tours avec une adresse merveilleuse. Ce Cavalier fait tous ses exercices avec beaucoup d’adresse ; il a une adresse naturelle pour toutes choses. Les jeux d’adresse sont permis, comme la paume, le billard, &c. Si l’adresse humaine peut quelquefois imiter la nature, que ne peut point le souverain Architecte du monde ? P. Dan.

Après deux mois passés en fête & dans ces jeux,
Qui préparent l’adresse aux combats sérieux.. P. le M.

Adresse. On appelle Tour d’adresse, un tour de subtilité de main. Il se prend aussi pour un tour de finesse d’esprit. Il lui a joüé un tour d’adresse. Acad. Fr.

Adresse, se dit figurément de la subtilité, de la prudence, & de la finesse de l’esprit, ou pour le bien, ou pour le mal. Calliditas, dexteritas, consilium. Il faut beaucoup d’adresse pour conduire une pièce de théatre. On lui a tiré son secret avec adresse. Dans le monde il faut dissimuler avec adresse les vérités qui ne plaisent pas. S. Evr. On ne peut point s’assurer d’un cœur qu’on ne retient que par adresse. Ch. d. Mer. Pour réussir à la Cour, il faut plus d’adresse que de bonne foi. Il se prend aussi pour ruse, & artifice. On déteste les lâches adresses de ceux qui abusent de la foiblesse des Princes. S. Evr. Par l’adresse de ceux qui s’enrichissent de la superstition des autres, on ne voyoit par tout-que nouvelles cérémonies. Bayl.

Dextérité, soit de la main, soit du corps. Art dans l’action. Solertia, ars.M. de Montesquieu a dit très-ingénieusement, l’adresse est une juste dispensation des forces que l’on a. Les Charlatans font mille tours avec une adresse merveilleuse. Ce Cavalier fait tous ses exercices avec beaucoup d’adresse ; il a une adresse naturelle pour toutes choses. Les jeux d’adresse sont permis, comme la paume, le billard, &c.

Adresse On appelle, tour d’adresse, un tour de subtilité de main. Il se prend aussi pour un tour de finesse d’esprit. Il lui a joué un tour d’adresse. Acad. Fr.

Adresse, se dit figurément de la subtilité, de la prudence, & de la finesse de l’esprit, ou pour le bien, ou pour le mal. Calliditas, dexteritas, consilium. Il faut beaucoup d’adresse pour conduire une pièce de théatre. On lui a tiré son secret avec adresse. Dans le monde il faut dissimuler avec adresse les vérités qui ne plaisent pas. S. Evr. On ne peut point s’assurer d’un cœur qu’on ne retient que par adresse. Ch. d. Mer. Pour réussir à la Cour, il faut plus d’adresse que de bonne foi. Il se prend aussi pour ruse, & artifice. On déteste les lâches adresses de ceux qui abusent de la foiblesse des Princes. S. Evr. Par l’adresse de ceux qui s’enrichissent de la superstition des autres, on ne voyoit par tout-que nouvelles cérémonies. Bayl.

Ce qui devroit venir de la bonté des cœurs.
Vient de l’adresse, & du génie.

On le dit aussi de la conduite & de l’habileté dans le manîment des affaires. Il a fait réussir cette affaire par son adresse, & par la manière dont il l’a tournée. Le Peuple est si grossier qu’on ne doit pas se donner la peine de le tromper avec adresse. S. Evr. Le crime trouve moins d’aversion quand il est conduit avec beaucoup d’adresse. S. Evr.

Adresse, se transporte quelquefois figurément de l’ouvrier à l’instrument dont il se sert.

De son urne à leurs yeux l’autre étale l’ouvrage,
Et leur fait admirer l’adresse du ciseau.

Adresse, se dit aussi de la suscription des lettres ordinaires, qui marque le lieu, ou la personne, où on les veut faire tenir. Il a fait tenir ce paquet à son adresse. Vous avez mis sur ma lettre une adresse qui n’est pas lisible.

Adresse, se dit encore des mémoires qu’on laisse, ou des instructions qu’on donne pour trouver quelque personne, ou quelque chose. Institutio.. Il n’a garde de manquer de trouver cet homme-là, on lui a donné de trop bonnes adresses. Il a toutes les adresses du chemin qu’il doit tenir dans son voyage, & des lieux où il se doit arrêter.

Adresse, se dit quelquefois des Requêtes qu’on présente, en cette phrase fort ordinaire dans les Gazettes :On a présenté une Adresse au Roi d’Angleterre ; pour dire, une Requête, un Mémoire, un Placet. Libellus suplex memorialis. Adresse est un terme plus honorable que celui de Requête. Larrey. Edouard vi. p. 624.

Adresse. Terme en usage à la grande Chancellerie, qui se dit en parlant des Edits & Déclarations du Roi, qui sont adressées aux Cours souveraines, & par elles aux Jurisdictions ou Justices inférieures. Ces adresses sont exprimées de cette maniére : A tous présens & avenir, salut. A tous ceux qui ces présentes verront. Et dans le corps des Lettres : Si donnons en mandement à nos amés & féaux Conseillers, les gens tenans notre Chambre des Comptes à


Paris,