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AER AES AES AET


thée, étant accompagné des Prêtres ou Evêques, qui se trouvoient présens à l’ordination. Voy. le mot Anciens. Il faut prononcer dans le mot Aëriens le premier ë séparé de l’a, Aëriens en quatre syllabes, & non pas Æriens, ainsi qu’écrivent quelques auteurs, comme si ce n’étoient que trois syllabes. La raison qu’Aërius eut de se séparer de l’Eglise, fut le chagrin qu’il eut de ce qu’en 349 ou 355, selon un autre sentiment, Eustathe lui fut préféré pour l’Évêché de Sébaste en Arménie. Voyez S. Epiph. her. 75. S. Aug. hér. 53. Onuphrius Chron. A.C. 349. Sander. hér. 69. Tillemont, Histoire Ecclésiastique, T. IX.

AËRIENNES. s. f. & adj. pl. Sorte de guêpes. Les guêpes aëriennes sont la plus petite espèce de toutes celles qui vivent en société. Elles attachent communément leurs nids soit à une branche d’arbre, soit à une paille de chaume qui est encore debout sur terre, soit à une plante ; quelquefois leurs nids sont attachés contre des murs & dans des buissons. La pâture qu’elles apportent à leurs petits, paroît à la vue & au goût, être des entrailles d’insectes.

AËRIER, ou AIRIER. v. act. C’est purifier l’air de quelque lieu, en y brûlant des senteurs pour en rendre l’air plus pur. Infectam auram purgare. Aërier une maison. Ce mot ne se dit que très-rarement, & en sa place, on se sert d’un tour qui signifie la même chose. Ainsi au lieu de dire, il faudroit aërier cette chambre, on diroit, il faudroit brûler quelque chose dans cette chambre, pour en chasser le mauvais air.

AËROGRAPHIE. s. f. Description de l’air, traité de l’étendue de l’air. Aërographia. Il y a dans Caramuel une Aërographie.

☞ Ce mot vient d’ἀὴρ, air, & de γραφω, j’écris, je décris.

AËROMANCIE. s. f. Ce mot vient du Grec ἀὴρ, air, & μαντεία, divination. C’est l’art de deviner par le moyen de l’air. Il y a plusieurs sortes d’aëromancies, dont Bodin ne traite point dans le livre des Sorciers. L’aëromancie est une science vaine. Les Païens s’attachoient à l’aëromancie ; mais les Chrétiens la rejettent comme fausse & superstitieuse. C’étoit une des sept espèces de divination en usage chez les Perses.

AËROMÉTRIE. s. f. Aerometria. C’est l’art de mesurer l’air, ses forces, ses propriétés. Chrétien Wolfius, professeur de Mathématiques en l’Université de Hall de Magdebourg, a donné un Traité d’Aërometrie, intitulé, Aerometria Elementa, à Leipzic, 1709.

ÆROPE. s. f. Femme d’Atrée. Voyez Érope.

AËROPHOBE. s. m. & f. Qui craint l’air. De ἀὴρ, air, & de φόβος, crainte. Cœlius Aurelianus dit qu’il y a des phrénétiques que le grand jour effraie, & d’autres qui craignent l’obscurité.

ÆRRA, ou ÉRACCA. Ville de l’Estramadure Portugaise. Ærraca, Eracca. Elle est sur la rivière de Zaras, entre Montargil & Coruche.

ÆRUGINEUX, euse. adj. Qui tient de la rouille, qui ressemble à la rouille de l’airain, Æruginosus. Il y a une bile verte qu’on peut appeler ærugineuse & porracée. Mém. de Tr. Ce mot vient du Latin æruginosus, qui vient de ærugo, rouille.

ÆS.

ÆSCHÉCHER. Ville d’Anatolie. Lemopolis, Aclara, Aspropolis. Elle est sur le golfe de Saint Pierre, ou San Petro, dans la Contrée d’Audinelli, qui étoit autrefois la Carie.

ÆSCHIÉ. Vieux part. pass. Enveloppé. Poësies du Roi de Navarre.

ÆSCULAN. s. m. Æsculanus. C’étoit un Dieu qui, chez les Romains, présidoit à la monnoie avec le Dieu Argentin. Voyez S. Aug. de la Cité de Dieu, L.IV. C. 21, & Budée, de Ass. L.V. & ARGENTIN. On disoit que le Dieu Æsculan étoit pere du Dieu Argentin. C’est que la monnoie de cuivre est plus ancienne que celle d’argent. Ces Dieux avoient la puissance d’enrichir les hommes. On honoroit à Rome la monnoie sous le nom d’Æsculan.

ÆSIER. v. a. Vieux mot. Réjouir. Il vient d’aise, & aise vient d’agio. Italien, qui a été formé d’otium. Otio, atio, agio.


A-ESMER. v. neut. Ce mot autrefois vouloit dire, trouver, juger, estimer, conjecturer. Et aesmerent qu’il y avoit 400 cavaliers. Villehard.

Aesmer, signifoit aussi quelquefois, comparer.

Ains le pooit-on aesmer
A chant de serene de mer.

ÆS USTUM. s. m. Terme de Chymie. Cuivre brûlé. C’est une drogue qu’on appelle autrement Crocus Veneris, ou safran de Vénus, qu’on a fait tremper dans une dissolution de sel, dans de fort vinaigre, & qu’on stratifie ensuite avec du soufre dans un fourneau. On le remet dans du vinaigre où il y a du sel ammoniac fondu, ce qu’on réitère jusqu’à ce que les lames soient toutes consumées. On en ôte le vinaigre par la distillation, & il reste une matière qu’on appelle Æs ustum, qui sert à divers usages en Médecine.

ÆT.

ÆTALIDÈS. s. m. Fils de Mercure, & par sa mere du sang des Æolides. On dit qu’il avoit obtenu de son pere deux grâces, l’une que vif ou mort, il seroit toujours informé de ce qui se faisoit dans le monde ; l’autre qu’il seroit la moitié du temps parmi les vivans, & l’autre moitié parmi les morts.

ÆTÈS. s. m. Roi de la Colchide, dont la fille nommée Calciope, fut mariée à Phryæus.

☞ ÆTHER s. m. Matière liquide & très-subtile, qui occupe l’espace immense qui est au-dessus de l’air jusqu’aux astres les plus élevés, ou jusqu’aux extrémités du monde. Æther. On écrit ordinairement Ether ; & quoique nous ayons conservé le mot latin dans notre langue, cette ortographe paroît la plus suivie. On ne peut pas supposer, comme quelques Astronomes ont fait pour expliquer les réfractions, que l’atmosphère dans laquelle les rayons lumineux se détournent en venant de l’Æther, étoit d’une nature homogène, & que la réfraction ne se faisoit seulement que dans le passage de ces deux milieux. De la Hire. Acad. des Sciences 1702, Mem. p. 183. Les Grecs entendoient par ce mot les Cieux distingués des corps lumineux. Hésiode dit que l’Æther naquit avec le jour du mélange de l’Erébe & de la Nuit, enfans du Cahos, c’est-à-dire, que la nuit & le cahos ont précédé la création des cieux & de la lumière.

☞ Ce mot est originairement grec αἰθήρ, & vient de αἴθω, je brûle, j’enflamme, je brille, j’éclaire. L’Æther est la matière de la lumière. Voyez Ether.

☞ ÆTHÉRÉE. Voyez Éthérée.

ÆTHIOPIS. s. m. Plante qui est une espèce de toute-bonne, ou de sclarea. Ses feuilles qu’elle pousse les premières sont couchées par terre, & disposées en rond ; elles ressemblent à celles du bouillon ; elles sont grandes, épaisses & velues. Il sort d’entre ces feuilles une tige garnie de feuilles semblables aux précédentes, mais d’ordinaire plus petites. Cette tige est quarrée & velue, de la hauteur d’environ deux pieds ; elle a plusieurs ailes, & concavités. Ses fleurs sont rangées par anneaux, & blanches. Sa racine est fibreuse. Sa semence est noirâtre, triangulaire, & contenue dans des capsules ; chaque capsule contient quatre semences. La racine de l’Aethiopis est bonne pour la sciatique, & pour les maladies de poitrine. Voyez ORVALE.

ÆTHIOPS MINÉRAL. Terme de Chymie. C’est un mélange de quatre parties de vif-argent, avec trois de soufre broyées dans un mortier de verre, jusqu’à ce que tous les globules du mercure disparoissent, & que la masse soit réduite en une poudre brune très-subtile, qui noircit par succession de temps.

ÆTHNA, ou ÆTNA. s. m. Æthna, ou Ætna. Montagne de Sicile, la plus haute qui soit dans ce royaume. On l’appelle aujourd’hui dans le pays Monte Gibello, & en François le Mont Gibel. Son premier nom, si l’on en croit Volatéran, est Hiesius. L’Ætna est fameux par les feux, les cendres, & les cailloux calcinés qu’il vomit de temps en temps. Les Poëtes disent que c’est sous cette montagne, que Jupiter précipita les Géans vaincus. Justin explique plus physiquement la cause de cet incendie, L. IV. C. 1.


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